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Journal - Page 6

  • Arrière-pensées

    4ème couverture  D 89.jpg

    L'isthme du sablier, Daniel Martinez, huile sur toile, 2020

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  • "L'Avancée" : un poème en ellipses et spirales

    L'Avancée

    L’air s’est empli de présences aériennes
    quelque chose se tisse en toi
    libre de toute attache
    une invisible architecture
    répercute ses secrets millénaires
    divertis d’éprouver
    la main de l’insensé

    L’été n’est plus buisson chargé de baies
    mais tes doigts chantent entre les figures
    que dessine une géographie mentale
    tu t'étends là
    bu par l'œil de l'horloge
    ce qui passe a la couleur du secret
    et tu ris dans mon rire vers le dedans
    de ce qui nous revient
    ignorant la césure


    L'intime seul désigne l'âme sentinelle
    à désirer toujours elle croît
    portée par le souffle de l'heure
    un duvet d'aile flottant
    dans les chambres de la mémoire
    une fresque de chrysalides


    Daniel Martinez

  • "La ville du dedans", pour accompagner la naissance du jour

    La chaleur du sommeil dissoute dans l'ombre des grands cèdres
    tu frisonnes d'être ainsi à la lisière du regard
    parmi les apparences apparence toi-même
    poreuse cette peau qui rend par transparence
    tout ce qui passe à contre-mort
    avec le bonheur des uns pas loin
    de ceux qui s'inventent une voie
    que l'espace absorbe à mesure


    La ville du dedans est ainsi faite
    de joyaux décomposés d'images-traces
    prises dans les bogues des miroirs où se tiennent
    les eaux initiales           de l'instant à l'instant
    tout arrive tu t'assieds au bord du grand vaisseau
    traversant les heures sans façon
    tu suis la durée de vie d'une vague


    là-même où flottent des paillettes d'or
    vêtues de bleu doublées de nuit
    que nous découvrons à deux maintenant
    où sable verre et cristal se conjuguent
    aux dix mille parcelles de la vie
    qui ne tient plus qu'à un fil
    là-même où la flamme soufflée
    s'en est allée


    Daniel Martinez

     

    PS : Il s'agit là de la première version du poème, retouchée pour sa publication dans le prochain numéro de "Diérèse". J'ai tenu ainsi à en garder la trace et à en assurer la visibilité aux lecteurs.