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Auteurs

  • "Entrevisions", de Charles Jean Van Lerberghe, Paul Lacomblez éditeur, Bruxelles, 149 pages, 1898.

    Charles_van_Lerberghe_-_Entrevisions,_1923.jpg

     

    C'est Hubert Juin qui a permis que soit éditée une biobibliographie fournie de ce poète belge (Seghers, 1969, coll. Poètes d'aujourd'hui, n° 185), un auteur quelque peu absent des anthologies, mais que le Mercure de France publia par deux fois au début du vingtième siècle, soit :
         Les Flaireurs, réédition, en 1904
         Pan, en 1906 (cf. supra).
    Poète symboliste belge francophone, Charles Jean Van Lerberghe est né dans une famille bourgeoise de Gand. Il est le fils de Jean Van Lerberghe et de Jeanne Marie Ghislain. Son père décède alors qu'il a sept ans ainsi que sa mère alors qu'il a quatorze ans. Il est alors confié à Désiré van den Hove, son tuteur légal qui est un oncle de Maurice Maeterlinck, futur écrivain et prix Nobel de littérature.
    Surnommé "le poète au crayon d'or", Van Lerberghe n'assistera pas à la première de sa pièce Pan, représentée à Paris le 28 novembre 1906, avec, dans le rôle de Paniska, Colette, nue sous une peau de fauve. Il n'est pas présent non plus au Théâtre du Parc à Bruxelles, le 4 décembre de la même année, pour y applaudir une Colette portant un maillot et une robe. Quelques mois auparavant, en septembre, en visite chez son ancien camarade de classe, Grégoire le Roy, à Molenbeek, il avait été victime d'une hémorragie cérébrale. Après une année de paralysie, Van Lerberghe, le séraphin, mourut le 26 octobre 1907, à quarante-six ans.
    Sans plus attendre, voici pour le plaisir de l'œil un poème (qu'il me soit pardonné, à mille lieues du registre mallarméen) extrait d'Entrevisions :

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  • "Le Visiteur qui jamais ne vient", de Roger Munier, éditions Lettres Vives, coll. Nouvelle Gnose, mai 1983, 64 p., 49 F.

    Deux mois à peine après que Roger Munier avait terminé d'écrire "Le Visiteur...", soit le 22 mars 1983, son éditeur fit paraître ce livre, bien dans le ton du philosophe-poète, dont la langue épurée autant que réfléchie ouvre sans discontinuer le champ sémantique et dénonce les faux-semblants de la pensée : dans un souci de rigueur qui tente de délivrer les mystères du monde que l'écrivain scrute pas à pas, d'un fin regard de connaisseur. En préface à ce livre, Roger Munier précise : "Il (ndlr : le Visiteur) est le sens qui se diffère, l'espoir ou la vision qui s'offrent autant qu'ils se dérobent, la sérénité, en un mot, de l'attente qui n'est qu'attente, mais s'illumine comme attente."

    Roger Munier a bien connu le poète Paul de Roux, qui dans ses Carnets mentionne, en date du 4 août 1984, un extrait d'une lettre que celui-ci lui avait adressée : "Décrire, simplement décrire est peut-être la plus haute pensée. Dans le passage aux mots, se lève comme un absolu de la chose. Ab-solu, détaché, vibrant, dans ce passage..." (in Les intermittences du jour, éd. Le temps qu'il fait, 1989). Toute sa quête pourrait ainsi se résumer, sans fioriture aucune, mais touchant à l'essence, à l'essentiel.

    Ecoutons-le plutôt :



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  • "Lettres gersoises" de Serge Safran, éditions du Laquet, coll. Terre d'encre, fév. 1999, 128 pages, 9 €

    Serge Safran est né à Bordeaux et vit à Paris. Auteur de livres de poésie, récits de voyages et théâtre, il a d'abord partagé son temps entre son travail d'enseignant (professeur de lettres en lycée et collège à Sarcelles), de journaliste (notamment au Magazine littéraire), et de directeur aux éditions Zulma qu'il fonde en 1991 avec Laure Leroy.
    En 2011, il crée, au sein de Zulma, le label Serge Safran Éditeur, publiant deux à trois titres par an.
    Auteur de quinze livres, il poursuit ses publications personnelles, notamment son Journal intime : L'écueil de naître, dans La Revue littéraire.

    Le livre dont j'ai choisi un extrait, Lettres gersoises, fait partie de ses écrits intimes ; il a été publié dans une sympathique maison d'édition : les éditions du Laquet, où Gil Jouanard (écrivain évoqué il y a quelques jours dans ma note blog - rubrique Auteurs - sur C'est la vie) y a publié par deux fois, soit : Maramures - Terra incognita ainsi que Paris villages - Etapes a capella à travers l'harmonia mundi,
    Très actif comme éditeur, est annoncé en librairie le 9 janvier 25 : La double personnalité du criquet, chez Héliopoles collection Serge Safran.
    Pour l'heure, voici la cinquième lettre adressée à sa douce T., sur les dix-neuf que comprend l'ouvrage. En avant-propos, Serge Safran a écrit :
    "Un jour, des amis m'ont invité à partager leur immense demeure. Dans le Gers. L'amour était dans l'air, ainsi que dans les cœurs. Là, me dirent-ils, tu peux faire ta chambre, construire ton bonheur. Je leur obéis. J'étais désœuvré, désargenté, seul... L'amour vint. Puis il partit. Moi aussi. La vie l'emporte, c'est ainsi. Voici les lettres. Elles sont donc gersoises."

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