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Auteurs

  • "Mémoires de l'ombre", de Marcel Béalu, illustration de couverture d'Enrique Marin ("La Souricière"), éditions Phébus, 264 pages, 92 F

    Les cent-vingt récits brefs qui sont réunis dans ce livre, considéré unanimement comme le chef d’œuvre de Marcel Béalu, forment un ensemble aussi remarquablement cohérent que profondément singulier, tant par leur impressionnant foisonnement narratif que par l’univers mental qu’ils dépeignent. Le rêve — mais plus souvent le cauchemar — ainsi que la folie y occupent une place de choix, du moins en apparence, car ils ne sont peut‑être finalement que la manifestation d’une incommunicabilité bien réelle. Avec Béalu, de l’anecdote, on a tôt fait de basculer imperceptiblement dans le questionnement — pour ne pas dire l’angoisse — métaphysique. C’est sans doute en ce sens que de grands critiques tels qu’Edmond Jaloux ou Jean Paulhan ont vu dans ces Mémoires de l’ombre l’une des œuvres importantes de leur temps.

    Marcel Béalu (1908‑1993) a fréquenté Max Jacob et l’école de Rochefort dans sa jeunesse ainsi que les milieux surréalistes, avant de bâtir une œuvre littéraire originale faite de nombreux recueils de poèmes en vers et en prose et de récits marqués par l’onirisme et le fantastique. Il a aussi longtemps tenu une librairie à Paris, rue de Vaugirard, Le Pont Traversé.

    Le préfacier, Jean-Pierre Sicre, éditeur de cet ouvrage que Marcel Béalu considérait, en janvier 1987, comme "la meilleure édition de ce livre et la plus complète" précise : "La première édition des Mémoires de l'ombre, publiée au plus noir des années de guerre (René Debresse, 1941), réunit 22 récits seulement... où l'auteur nous livre "l'aveu ambigu d'une inhumanité qui serait la clé monstrueuse de l'humain (et l'on peut dire que, sur ce point, notre siècle s'est fait un malin plaisir de donner raison à Béalu) : aveu où se révèlent, significativement confondus, l'abjection et le dérisoire de la maladie d'être."

    Plutôt que de le comparer à Kafka, plus réaliste d'esprit que Béalu, on le rapprochera utilement d'un Michaux dont Marcel B. collectionnait les titres, illustrés en particulier, à certains récits de La nuit remue ou de Plume. Ajoutons pour l'anecdote et le mystère qui en émane qu'en tant que libraire il s'était à regret brouillé avec les éditions Fata Morgana chez qui il a pourtant publié en 1983 Erreros suivi de La rivière, illustré de sa main, voyez plutôt :

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    Voici à présent quatre contes de Marcel Béalu, extraits de ses fameuses Mémoires de l'ombre :

     

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  • Un poème (non repris en livre) de Bernardo Atxaga

    Bernardo Atxaga, pseudonyme de José Irazu Garmendia, est un écrivain basque espagnol, né le 27 juillet 1951 à Asteasu, dans les montagnes du pays basque, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Sébastien. Il a commencé à écrire en 1972 ; son premier recueil de poésie, Etiopia, paraît en 1978. Poète, romancier, conteur, essayiste, c'est l'auteur basque qui a été le plus récompensé, Bernardo Atxaga a été traduit dans plusieurs langues. Nous citerons dans sa bibliographie deux livres de poésie à son actif :
         Etiopia (Éthiopie, Pott, 1978)
         Nueva Etiopia (Nouvelle Éthiopie, Detursa, 1997)
    et, entre autres publications, trois romans traduits, publiés par Christian Bourgois :
    Le Fils de l'accordéoniste, en 2004
    Sept maisons en France, en 2011
    Séjour au Nevada, en 2016.

    Pour l'heure, un poème offert aux lecteurs du blog :

     

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  • "A chaque pas", de Bertrand Degott, éditions L'Arrière-Pays, mai 2008, 40 pages, les 15 premiers exemplaires accompagnés d'une peinture originale de Christine Poumirau.

    Bertrand Degott est né en 1955 au pied des Vosges, à Colmar. Il vit depuis 1982 à Besançon, ville historique fortifiée par Vauban, où il a enseigné en tant que professeur à l'I.U.F.M. Il partage avec les Bisontins une vive conscience de l'entropie ; notons que Bertrand Degott a pour bernard-l'hermite la langue et le vers (rimé). Ses quatre enfants sont bien vivants, eux aussi.

    Bertrand D. a publié aux éditions Les Deux-Siciles (couplées avec la revue Diérèse, est-il besoin de le rappeler ici ?) "plusieurs vols d'étourneaux", ce en juin 2003, du temps où j'imprimais chez un reprographe à Fontainebleau. Par ailleurs, Bertrand Degott a publié à trois reprises dans les colonnes de la revue Diérèse, dans le numéro 18 (juillet 2002), 19 (octobre 2002) et 24 (décembre 2003). En ces temps-là, Diérèse ne comptait que 200 pages, imprimées elles dans le dix-huitième parisien.

    Le livre dont je vais vous livrer quelques extraits a été publié par une maison d'édition défunte, tenue par Josette Ségura et Eric Dazzan. Signalons que lesdits ont été les maîtres d'œuvre d'une revue qui méritait le détour, "Possible imaginaire", une publication qui a compté trois numéros, s'échelonnant de l'an 97 à avril 2001, avec quelques belles signatures (Thierry Metz, Pierre Dhainaut, Gérald Neveu, Béatrice Douvre...)

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