"Abstraite", un poème de Daniel Martinez
Où l'esprit des images ne serait plus
que le pendant
de ce qui nous fait défaut
où l'astre depuis les monts
disperserait la gloire de la rosée
en eau de larmes
Si la nature n'est pas un temple
mais sous le fredon de la roche
et les coraux de nos entrailles
fait grésiller de maigres buissons
répliques du corps étreint
par les signes dont l'extension s'écrit
dans un cercle infini
Si la sève à la brune
prenait couleur de sang
et les vents en nous inspiraient
plus que l'air nécessaire
aux arceaux des heures
légères les légendes jetteraient
nues dans le ventre nu de la femme
l'écho de l'écho
déjà presque sans voix
le fruit d'un miel opaque
entre l'eau et l'air
Elle aurait pris le nom d'une île
arrachée au hasard
de la longue nuit minérale
survenue sans crier gare
d'un battement des paupières
d'un cillement à l'autre
Elle aurait pris sous ses mille yeux
couleur de la Question
des rythmes et des forces
qui se liguent et se livrent
sans fin
Daniel Martinez
le 18/7/25