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Journal - Page 2

  • "Abstraite", un poème de Daniel Martinez

                      
    Où l'esprit des images ne serait plus
    que le pendant
    de ce qui nous fait défaut
    où l'astre depuis les monts
    disperserait la gloire de la rosée
    en eau de larmes


    Si la nature n'est pas un temple
    mais sous le fredon de la roche 
    et les c
    oraux de nos entrailles
    fait grésiller de maigres buissons
    répliques du corps étreint
    par les signes dont l'extension s'écrit
    dans un cercle infini
               
    Si la sève à la brune
    prenait couleur de sang
    et les vents en nous inspiraient
    plus que l'air nécessaire
    aux arceaux des heures
    légères les légendes jetteraient 
    nues dans le ventre nu de la femme
    l'écho de l'écho
    déjà presque sans voix
    le fruit d'un miel opaque
    entre l'eau et l'air


    Elle aurait pris le nom d'une île
    arrachée au hasard
    de la longue nuit minérale
    survenue sans crier gare
    d'un battement des paupières 
    d'un cillement à l'autre


    Elle aurait pris sous ses mille yeux
    couleur de la Question
    des rythmes et des forces
    qui se liguent et se livrent
    sans fin

    Daniel Martinez
    le 18/7/25



     

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  • "Traversières", un poème de Daniel Martinez

    Vignes de sang
    dans la chambre pulmonaire
    où se fragmente l'île
    enserrée par les deux bras
    entre lesquels se divise 
    la rivière qui grandit
    à mesure qu'on l'approche
    portée par le picotis des minutes
    par l'inlassable rythme
    l'incessant renouvellement
    interrogeant le rouge et l'or
    de signes que tu ne reconnais pas
    comme ces roses de la nuit
    leur trace ailée entre tes doigts
    ne saurait mourir


    Sous les senteurs voisines
    la plainte d'une fontaine dévide
    les membranes du souvenir
    tu t'en approches
    les lèvres sèches pour y boire
    un pan de ciel aux mille bouches
    pour y capter la trace d'un songe
    dans le vertige de l'eau
    l'enfoncement d'un cri
    entre deux souffles
    en quête de paysages enfouis
    d'une illusion de trésor englouti

    C'est là même que le futur 
    redessine sur la paroi
    jour après jour
    étage par étage
    chacun effaçant l'autre
    épelle ce qui demeure à écrire
    un peu de nous y pénètre
    surimpressionne une réalité
    inscrite dans l'insatiable
    où l'on reste campé
    face aux feuilles rouges ébouriffées
    comme les ceps à l'aube
    respirent les cendres
    de tes cheveux défaits


    Daniel Martinez

  • "Ici même", un poème de Daniel Martinez

    Comme s'il suffisait que la terre
    où séjournent des formes infinies
    fût le pouls des vagues qui la traversent
    continûment jumelles épicées de cèdre
    mousses feuillues touchant
    la rondeur nue d'une épaule la tienne
    effluences de toutes sortes
    sous les ventres des nuées
    au feu des mots brûlés
    qui te viennent sous la langue
    sous les syncopes des saisons
    jusqu'à davantage
    papilles nervures salives
    absorbées par la planète humaine
    et voûte de la mémoire
    palais d'Elytis visitant 
    le cœur serré
    la maison ancestrale
    plumes vertes des lataniers
    gonflées par les bruits de fond de l'univers
    comme autant d'atouts dans un jeu
    où rien n'est définitivement acquis
                  ici même où les villes et villages
    bâtis de longue date
    se lâchent et se desserrent
    où les ombres venues de l'eau
    courent entre tes mains
    s'enivrent du vin roux de Falasarna
    gouttes globules rêvant d'être sable
    au plus tendre équilibre 
    entre vivre et mourir
    voyages des marées
    offrons-leur
    tous les rivages
    recomposés
    selon les lignes du hasard 
    les tournoyants soleils
    les grandes peurs rocailleuses
    brassées de mille manières
    elles et nous
    nous et elles remis
    à la grammaire de la nature
    sauvés avant que d'être perdus
    sans plus rien dire
    si ce n'est
    durer


    Daniel Martinez