Journal - Page 4
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Au second plan la ville s'éveille
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"Les horizons perdus", poème de Daniel Martinez
Tout ce que l'on n'a jamais dit
sur la beauté
la brutale clarté de la rue
les visions singulières
et les cheveux de sel
dont se chargent les voiles
de monde en monde
quand la boussole du cœur
nuancée de sang bat au rythme
de cela même dont les dieux sont redevables
là où s'enneigent les entrailles
où s'engouffrent les vents
tu vas libéré mais sans issue
ouvrir les portes du destin
descendre les vallées du sommeil
parées d'araucariasTout ce qui dans le Grand miroir
voile la beauté
et vole le regard
nous rappelle que nous ne sommes
que ces grains d'éternité
pillés par les freux
vus s'envoler d'une fenêtre
où musarde l'innocence belle
en livrée bleue
au long d'yeux verts
tremblantes frondaisons
Daniel Martinez
(25/9/2024) -
"Une langue heureuse", un poème de Daniel Martinez
Et voilà que tout ce temps passé
rappelle à lui des géographies intactes
ouvre des flambeaux de nuit sur les murs
frémissant sourdement sous la pression
de multiples doigts mouchetés
par les feuilles couleur d'étincelles
les épines des buissons
devenues bleues comme l'acier
à longue voix couraient depuis le fond du val
jusqu'aux abords du grand pic
la douceur et la folie mêléesAinsi le réel se dédouble
disperse ses brindilles à tous vents
calligraphie les lèvres et les parois du vide
au fil du moindre souffle
une part de nature du chaos
ce qui est à transmettre à détruire à remettre
à la prochaine pluie à l'argile de la montagne
tout se répercute une touche passe
suivie d'une autre là tout se multiplie
en un courant somptueux
qui respire vers l'intérieur et l'extérieur
Avec les bancs de vase aux pieds des aulnes
lueurs sourdes éclats scintillants
avec ces atomes dont le poème joue
et l'humeur fuyante du jour
où l'on verrait naître plus encore
l'objet même d'une langue heureuse
le rouge du sang sur un visage clair
creusant le filon trouvé
comme mis en musique
plein de force pure
contractant l'eau dorée
et les racines de l'éclair
Ainsi dansent se complaisent
les abeilles des pensées
bouleverséesDaniel Martinez