Journal - Page 9
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Pêle-mêle ces souvenirs te reviennent
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"Forge", poème de Daniel Martinez
Glissant sur l'horizon
dans le pur noyau de lumière
c'est l'heure du passage
flammes d'ambre rosissant
les formes des nuages dessinées
emportées dans un prodigieux
champ de braises
qui par ondes successives
mordorent les terres
il te faut longer la brûlure
ouvrir l'image à elle-même
dans les profondeurs du temps
entre l'air et les nuées
tout est là qui vogue à l'estime
le cœur se love se chaperonne d'écarlate
réanime la rose des sables
- c'est un peu de ta voix
qui agite le silence
chevelure parée
de tous les apprêts du voyage
Il ne restera rien de la ville
de ses chemins de ronde où lire l'avenir
qui se fraie un regard
à mesure qu’elle s’efface
Daniel Martinez -
"Riveraines", Daniel Martinez
C'est verte que je te veux disait-il
peinture vivante descendue
aux sangs mêlés de nos légendes
ici et là les illusions permises
les anciennes soifs décriées
tout concourt au cœur lourd
et revient à l'éclat perdu
plus que Soleil et son bestiaire
le feu sommeille parmi les roches revenantes
sur l'ocre de la terre vers les empreintes
de ces pas qui creusent en toi
la question restée sans réponse
et sa vague d'or blanc
d'une lenteur nuptiale
ouvre des lèvres bleues
L'envers de la peau rayonne
d'une soudaine jeunesse
une rumeur enfantine de voix
venues d'on ne sait où
une poignée de brindilles
devenues bouquet d’étincelles
dans le tournoiement du regard
les moissons s'épandent
et le présent tout juste paru se dérobe
comme un poème insaisissable
un livre d'heures des lumières
où remonter à contre-courant
le tracé d’un très lent éclairet suivre la trame des mots
qui l’animent sans fin
Daniel Martinez