Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Journal - Page 3

  • "La matière aveugle de l'étendue", un poème de Daniel Martinez

    On commence d'attendre le retour
    de ce qui ne reviendra pas
    à tailler dans le vif
                                   l'espoir
    l'écorce des pins 
    de s'en souvenir
    quand les brumes auront
    recommencé leur cycle
    sachant la mémoire
    volatile


    On commence à respirer
    l'odeur d'un sang intérieur
    celle des mots pauvres
    face aux choses
    veuves de leurs propres ombres
    la paix se paie ainsi
    d'entre les coquillages perliers
    arrachés au roc
    c'est en elle
    que la brûlure s'estompe
       
                                  

    Les chiffres inversent 
    le sens du mot "être"
    et les reflets roux de la lumière

    sont ces formes
    que les yeux visitent
    à mesure emportées
    par celles qui chantent
    la matière aveugle de l'étendue


    Daniel Martinez
    le 22/5/25

    Lire la suite

  • "Dans l'espace d'un mot", un poème de Daniel Martinez

    Quand la dame aux mains froides
    viendra te prendre en son giron
    ne détourne pas les yeux
    ne lui reproche pas
    d'être venue si tôt 
    cueillir le reste de ton corps
    toutes tes forces d'une seule
    lampée dans l'espace d'un mot
    puits de feu pétrifié


    Quand la faucheuse à pas de louve
    robe brodée de frises antiques
    te saluera ne te retourne pas
    mais souris-lui sur le moment
    donne-lui la main je te prie
    sois beau joueur avant
    d'abandonner la frégate


    Comme les dernières feuilles 
    que le vent d'hiver
    arrache aux trembles
    la tête dans les corolles
    n'interromps pas
    ce qui te sera soustrait


    Patiente plutôt
    devant la page blanche
    ses fibres font des moires
    soleil caché à son envers
    car la langue habite en nous
    hors les échardes du chemin


    Daniel Martinez
    le 19/5/25

     

    Lire la suite

  • "Pas de limite au regard", un poème de Daniel Martinez

    Une pierre de lune
    sous son oreiller elle dort
    pour que tout

    ne se perde pas des liens
    qui l'unissent à sa terre de naissance
    elle dort


    Les mots pensés sont inutiles
    sous les eaux translucides du sommeil

    ce vaste continent
    silhouette l'illusoire
    l'astre s'engouffre     
                                  l'inconscient sécrète
    des jardins de marbre
    d'opales et de silex


    Comme il est doux
    le fruit de la flamme 

    sous la langue du long chemin
    jusqu'à la nuit du corps
    l'espoir y trace l'itinéraire
    d'une existence où se croisaient 
    les fibres du réel avec
    celles qui nous retiennent 
    au point de ne pas abdiquer
    s'évente la duègne
    respire Francisco
    dans l'espace intervallaire
    riches de visions

    Il n'est plus aucun passé
    pour séparer le désir de sa réplique
    tu souriras d'avoir aimé
    un simple parfum de frêne
    ou le goût de ces poussières
    dorées entre les lèvres
    qui voudraient parler
    sans jamais le pouvoir
    autrement que par le jeu 
    des ombres écumeuses
    en passe de se résoudre
    dans le plus parfait secret


    Daniel Martinez
    le 17/5/25