Journal - Page 3
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On commence d'attendre le retour
Les chiffres inversent
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"Dans l'espace d'un mot", un poème de Daniel Martinez
Quand la dame aux mains froides
viendra te prendre en son giron
ne détourne pas les yeux
ne lui reproche pas
d'être venue si tôt
cueillir le reste de ton corps
toutes tes forces d'une seule
lampée dans l'espace d'un mot
puits de feu pétrifié
Quand la faucheuse à pas de louve
robe brodée de frises antiques
te saluera ne te retourne pas
mais souris-lui sur le moment
donne-lui la main je te prie
sois beau joueur avant
d'abandonner la frégate
Comme les dernières feuilles
que le vent d'hiver
arrache aux trembles
la tête dans les corolles
n'interromps pas
ce qui te sera soustrait
Patiente plutôt
devant la page blanche
ses fibres font des moires
soleil caché à son envers
car la langue habite en nous
hors les échardes du chemin
Daniel Martinez
le 19/5/25 -
"Pas de limite au regard", un poème de Daniel Martinez
Une pierre de lune
sous son oreiller elle dort
pour que tout
ne se perde pas des liens
qui l'unissent à sa terre de naissance
elle dort
Les mots pensés sont inutiles
sous les eaux translucides du sommeil
ce vaste continent
silhouette l'illusoire
l'astre s'engouffre
l'inconscient sécrète
des jardins de marbre
d'opales et de silex
Comme il est doux
le fruit de la flamme
sous la langue du long chemin
jusqu'à la nuit du corps
l'espoir y trace l'itinéraire
d'une existence où se croisaient
les fibres du réel avec
celles qui nous retiennent
au point de ne pas abdiquer
s'évente la duègne
respire Francisco
dans l'espace intervallaire
riches de visions
Il n'est plus aucun passé
pour séparer le désir de sa réplique
tu souriras d'avoir aimé
un simple parfum de frêne
ou le goût de ces poussières
dorées entre les lèvres
qui voudraient parler
sans jamais le pouvoir
autrement que par le jeu
des ombres écumeuses
en passe de se résoudre
dans le plus parfait secret
Daniel Martinez
le 17/5/25