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Journal - Page 12

  • "Tombeau de ma mère", opus II, poème de Daniel Martinez

    Sur l'écran face à toi
    deux fleurs de lotus immobiles
    attendent que se déplient tes mains
    injonction des tréfonds
    écritures du Cratère
    détournées des bontés de la vie

    elles hantent l'Espace 
    la première neige est si douce au toucher
    au moindre son qui te parvient
    et la soustrait au saisir 
    depuis la vaste salle aux pas feutrés
    seule souveraine réalité 

    drapée de rideaux bleus 
    dans le vide qui les absout
    sa vacance injectée


    Poussière aveugle et voyante
    emblèmes inconnus brûlantes gouttes d'eau
    dans l'avril le réseau des nerfs
    conjugue une arithmétique de particules
    et là te voici les yeux absents
    fleur de cécité 


    Toi qui passes en revue
    ces épisodes de sa vie

    en un défilement continuel
    dix fois ailés
    est-ce mémoire ici même
    ou là
    gouttes carminées 
    comme dernière offrande

    et source absolue 


    Daniel Martinez

  • "Matin", un poème de Daniel Martinez

    Au second plan la ville s'éveille
    tu dors à mes côtés paisible
    tandis que sur le fauteuil de crin
    un bruissement soyeux s'échappe
    celui de l'âme comme un secret 
    émouvant de proche en proche le corps et l'esprit
    le jour descend le long du store avec application
    la semaine commence ainsi va l'automne
    brouiller de rosée les arabesques des balcons
    elle étonne les formes grises ou vertes
    le chuintement du ressac
    émaille des boutons de lys
    leur odeur suave
    s'infiltre
    on commence à deviner le décor

    qui menace de nous emporter
    floraison fructification au bout de tes doigts
    se dissipent des semblants de paysage
    c'est là que je me suis aperçu
    que je ne rêvais pas
    mais que le reste de ton visage
    qui revenait de loin
    soufflait une fabuleuse image
    une mèche étincelante la traversait
    qui tachait la matière transparente de l'empyrée
    entre mille petits camées bruns éteints
    nous chatouillant au passage griffant l'oreiller
    les mains trop gourmandes
    ont soif
    de retrouver les silhouettes des peupliers

    et que dans la chambre transparaisse
    le plus beau de nos leurres peut-être


    Daniel Martinez

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  • "Les horizons perdus", poème de Daniel Martinez

    Tout ce que l'on n'a jamais dit
              sur la beauté
    la brutale clarté de la rue
    les visions singulières
    et les cheveux de sel
    dont se chargent les voiles
    de monde en monde
    quand la boussole du cœur
    nuancée de sang bat au rythme
    de cela même dont les dieux sont redevables
    là où s'enneigent les entrailles
    où s'engouffrent les vents

    tu vas libéré mais sans issue
    ouvrir les portes du destin
    descendre les vallées du sommeil 
    parées d'araucarias

     

    Tout ce qui dans le Grand miroir
    voile la beauté
    et vole le regard
    nous rappelle que nous ne sommes 
    que ces grains d'éternité
    pillés par les freux
    vus s'envoler d'une fenêtre
    où musarde l'innocence belle
    en livrée bleue
    au long d'yeux verts
    tremblantes frondaisons


    Daniel Martinez
    (25/9/2024)