Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • "Détours", un poème de Daniel Martinez

    A l'instant que le soleil visite
    le chant liquide de la flamme
    sur les roses trémières fleurs de chair
    où la vie attend de paraître
    à nu de mots prise dans les creux
    de la métamorphose
    où s'écrit en silence
    la teneur de chaque tremblement


    Perds ton habit d'homme
    ce visage qui s'éloigne
    n'est plus le tien
    ni celui d'août enfiévrant les pierres
    à seule fin de mieux voir paraître
    la cendre blanche des vieux bois
    du langage et des éléments mêlés
    car tout est égal conquis d'un rien
    par l'air allègre et vif qui traverse
    le simple dessin des chimères
    dans la déchirure du grillage


    car toute pensée malgré elle
    fait entrer en pauvreté
    et s'émeut dans l'entrée
    des choses familières
    derrière lesquelles se condense
    une matière moins nocturne
    sous la peau des mains
    sous les rides bleues des veines
    les moires des orges remuant
    toute une page de l'histoire


    réanimée par le flux et reflux
    de ceci dont l'oreille
    se souvient encore
    le recouvrement du calme
    la royauté des vitrages restés captifs
    de ce qui fut ôté au mystère
    faute de lui avoir prêté tes yeux

    Daniel Martinez