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Sous l'ovale du saule et sur le sentier de si fines herbes en larmes un ciel comme du thé délivrant de leur poids de vieilles couleurs poudreuses fondues dans l'apesanteur
Tu avances là jusqu'aux signes insignifiants jusqu'à la cillée des eaux et ce qui bat drapé de peu de mots compose l'ombre double celle qui te précède accompagne celle qui te suit étreint la terre meuble
Le monde ainsi s'écrit mètre après mètre et l'instant que tu crois vivre tremblant respirant entouré du chœur muet parfaitement immobile d'une substance diurne s'élève vers le grandiose que tisse et détisse l'automne tout un arrière-pays mental flux de doucereuse mélancolie
Guillaume n'est pas loin son Automne malade et adoré ne méritait-il pas le féminin qu'importe il y aura toujours à effeuiller le limitrophe et le lointain un rayon d'eau perçant les mains du Hasard qui puisent à leur amont et s'inventent l'aval
Que te reste-t-il à saisir au juste si ce n'est la rouge vigne vierge aux ailes mouillées aux veines salivantes la bouche violette des liserons ou l'odeur d'encre de l'imprimerie voisine dolente roue des pages tournées une à une jusqu'au cri fluté du courlis cendré tel un hochement d'assentiment
La Croix du Sud décline sur l'horizon la barre de l'aube apparaît déjà par la campagne noire il fait jour au moment où tu atteins le petit clos et toute la grande plaine s'envole alors jusqu'aux quatre horizons puis se tourne en infime poussière que les vents par moments balaient des silhouettes de blanc vêtues passent sur le fond franchissant la pénombre des cyprès plus hiératiques que des pyramides plus énigmatiques que des obélisques baignés dans la transparence d'un ambre liquide pareil à la lumière d'un antre marin fondu aux racines chromosomiques des astres
Entre les miroirs confrontés tant d'êtres probables sans lieu précis sinon l'attente du sens en instance entre nous-mêmes et le réel moment de grâce où les choses soudain se délient s'expliquent l'une par l'autre sans le cortège des peines ni celui d'un destin caché mais sous l'éclat des soies profondes livrées aux lignes d'une vie passée à quêter le bâtis du temps dessous la robe d'eau volatile et les rires étouffés d'un autrefois remisé sous les arbres qui te saluent de loin