Auteurs - Page 33
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On le connaît moins en tant que poète, et pourtant... Les poèmes en prose qui suivent, toujours inédits en livre, ont été écrits fin 1987, dans l'éphémère mais non moins talentueuse revue de Francis Giraudet et Bérénice Constans, amateurs d'art brut et de poésie en liberté : une revue qui a donné asile à bien des plumes qui deviendront célèbres. Ce numéro 9 des Cahiers du Schibboleth était entièrement dédié à Michel Vachey, mort dans sa quarante-huitième année le 5 mars 87, dont le dernier livre paru s'intitulait "Après-midi à rien" (éd. Inanition S.A.) :
Que nos dents le sel
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"Murmures d'érable", de Georges Coppel, aux éditions L'œil du griffon, avec un dessin de Raymonde Godin, 15 novembre 1995, 32 pages
De cet auteur bientôt centenaire, très peu médiatisé, amateur de peinture et devenu éditeur à soixante-dix ans (il n'est jamais trop tard pour bien faire), on sait qu'il a publié quatorze livres, tous d'essence rare et pas pour autant hors de prix. J'en retiens trois, hors "Murmures d'érable" dont vous pourrez lire un extrait choisi, proche du poème en prose, comme beaucoup de ses opus.
Au fil de l'eau, mentionnons deux de ses livres parus en 1995 : "Le rêve d'Albert" et "Manuscrit trouvé dans l'Otago" (l'Otago étant comme chacun sait une région de Nouvelle-Zélande). Son dernier, qui le restera vraisemblablement : "L'îsle aux femmes" (2012), illustré par Colette Deblé, opus dont voici la couverture, plus bas reproduite. Tous les ouvrages de cet auteur ne sont qu'exceptionnellement documentés, c'est donc un plaisir pour les amateurs de livres, les happy few, que de les découvrir, ici ou là, hors les circuits commerciaux habituels.
Langue classique, émaillée des caprices de la réalité, revisitée selon. Parades d'ombre et de lumière, un vocable possible, un autre encore ! Ou tel autre ? Travail, tourments, risques du choix... -
"La Route du Nord" : Jacques Bussy, éditions GLM, décembre 1970, 36 pages, 640 exemplaires
On sait bien peu de choses sur ce poète, né en 1931, mort en 1988, discret de nature, qui fut libraire à Amiens, traducteur du japonais, avec ce livre posthume édité par La Délirante : "L'Ermitage d'illusion" qu'il traduisit (un opus de Matsuo Bashô) et préfaça. On citera aussi, dans cette lignée et cette fois composé en français, son recueil "Allumettes japonaises" (aux éditions Léoréca,1977). Ou encore : "Onze vues à travers les volets" : des proses de Jacques Bussy inspirées par des tableaux de Katsuji Ishikawa, opus paru aux éditions Aoï en 1978.
L'exemplaire que j'ai entre les mains a été dédicacé à Jean-Luc Bérimont qui appartint à la fameuse Ecole de Rochefort, poète donc, mais aussi romancier, animateur et producteur de radio et de télévision. Entre poètes, se comprendrait-on toujours, pas si évident que cela. Mais c'est un autre débat. Jacques Bussy qui en cinquante cinq années d'existence a publié moins de 15 livres, n'ayant pas tous fait l'objet du dépôt légal à la BNF, n'appartint à aucune école et vécut du métier qui était le sien, comme un Marcel Béalu (librairie Le Pont traversé, à Paris) par exemple, sans "coup de pouce" des passeurs culturels. Hommage lui soit rendu ici, pour son esprit d'indépendance, assorti de la liberté qui fut la sienne.