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Auteurs - Page 35

  • "L'Empreinte" : Pierre Bergounioux, éditions du Laquet & François Janaud, septembre 1997, 96 pages, 55 F

    Pour Pierre Bergounioux, dont le Journal (couvrant les mois de juin et de juillet 2021) paraîtra in Diérèse 83, l'année 1997 est la plus riche en termes d'édition. Avec : La mort de Brune, Gallimard/Folio ; La ligne, Verdier ; L'empreinte, éditions du Laquet et François Janaud ; La demeure des ombres, éditions Art & Arts et Kpélié, éditions Flohic.
    Le livre présenté ce jour, L'Empreinte, a été réédité quatre ans après une première édition à tirage limité de la maison François Janaud, ouvrage alors accompagné de lithographies d'Henri Cueco.
    Signalons que les éditions du Laquet ont eu une durée de vie de 18 ans (1991-2009) ; leurs collections -  (peut-être trop) riches en auteurs publiés - se voulaient l'équivalent de ce qu'a tenté Claude Michel Cluny avec la défunte collection Orphée des éditions de La Différence. Le prix de chaque ouvrage était abordable (11,50 € actuels), mais le support médiatique notoirement insuffisant... Ainsi fut.
    Pour revenir au Journal de Pierre Bergounioux publié en Carnets chez Verdier depuis l'année 2007, voici la couverture de son premier opus, d'un jaune solaire autant que printanier, bien venu :

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  • "Ciel et terre et ciel et terre, et ciel - John Constable" : Jacques Roubaud, éditions Flohic, novembre 1997, 96 pages

    Né en 1932, Jacques Roubaud est un mathématicien, poète, romancier (la série des "Hortense"), auteur de récits autobiographiques, essayiste. Il commence à écrire en 1961 à la suite d'un rêve. Membre de l'Oulipo depuis 1967, il écrit en s'imposant des contraintes formelles. Traducteur ("Vingt poètes des USA", anthologie, avec Michel Deguy) et passionné d’histoire, il s’est intéressé à Lancelot et à Gertrude Stein, aux troubadours et à Lewis Caroll ("La Pluralité des mondes de Lewis").
    Jacques Roubaud a enseigné dans différentes universités et a été directeur d’études à l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales.

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  • "Diérèse" 21, mars 2003, 220 pages: une prose poétique inédite (jamais rééditée) de Jean Malrieu retrouvée par Pierre Dhainaut

    Voici les premières lignes de la présentation que Pierre Dhainaut fit de Jean Malrieu dans Diérèse 21 :

    Mieux qu'un paysage, puisque ce terme suggère un décor, à l'extérieur, qu'il suffirait de peindre, un pays qui inspire la parole autant qu'il l'éprouve : c'est à Penne-de-Tarn que Jean Malrieu, de 1961 à 1976, surtout pendant les vacances d'été, devait se préparer au poème et s'y livrer, comme si le poème était appelé, authentifié aussi par tout ce qu'il avait vu et écouté. Bien plus, ce qu'il a vu et écouté devient ce qu'il lui faut dire. L'auteur du Nom secret tient à nommer son "pays préféré", du moins au début de La Vallée des Rois : par la suite, dans Possible imaginaire, il sera question d'"un village", ou dans Le plus pauvre héritier, d'un "village parfait", mais certaines pages sont intitulées Le cimetière de Roussergue, La croix de Belaygue, Sous le noyer de Saint-Paul. Jean Malrieu aimait ces "lieux-dits", et constamment le fleuve, les collines, les prairies, la forêt, ou la venelle, la place, le château, il rappelle qu'il se trouve autour de Penne ou dans Penne. Il ne décrit pas, ou si peu, tout ce qu'il dit pourtant, impressions, sentiments, pensées, se situe précisément dans cet espace "réel" et "intérieur" (il emploie les deux adjectifs), participe de sa présence ou de son mystère.
    Ce n'est pas un hasard si, peu de temps après avoir écrit Vesper qui renouvelait l'exigence, Jean Malrieu découvrit à Penne une maison à vendre, lui qui n'eut jamais l'instinct de propriété l'acheta. Les années suivantes il ne songea guère à l'aménager : "Je ne fais que passer". De cette maison au "fronton de laquelle règne le soleil des pauvres", Jean Malrieu évoqua surtout l'ancienneté et l'inconfort : elle s'ouvre au temps ainsi qu'aux rencontres. Elle n'est pas un refuge, elle est l'endroit par excellence de l'accueil et du partage. Lorsqu'il travaillait, c'était dans une cabane de jardinier qu'une treille entourait et dont il fermait rarement la porte. Tout de suite il se rendit compte de l'importance que Penne aurait dans sa vie et tout de suite il essaya d'expliciter ce qui l'attirait.
    Est-il exact qu'à Penne (pour citer un poème des années 61-62 "rien (ne) retienne l'étonnement" ? Quand nous arrivons par la route qui longe l'Aveyron ou quand nous nous tenons sur la rive droite, par exemple dans le cimetière de Ségala où Jean Malrieu est enterré, nous sommes immédiatement saisis comme à l'approche de certains sites liés à la Croisade des Albigeois, par cette falaise qui se dresse, immense torche pétrifiée : c'est là-haut que le village s'incruste et que s'élèvent les ruines du château, pierres parmi les pierres. Mais on comprend que Jean Malrieu ait tourné le dos au pittoresque, au paysage justement. Du reste, dans ce premier poème consacré à Penne, ni la falaise ni le château ne sont mentionnés : le regard ne retient que ce qui depuis toujours lui est cher, prés, vergers, collines, forêts. Il doit apprendre à voir sans demeurer au-dehors. Penne qui pourrait faire songer à quelque guetteur debout, tendu, invite au contraire Jean Malrieu à renoncer à tout orgueil, à faire plus que regarder : "dans les rocs" "une âme", et cette âme, Jean Malrieu l'aimera pour la connaître, pour connaître la "noblesse" et la "grandeur" authentiques...

    Pierre Dhainaut

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    La peinture de couverture a été inspirée par l'œuvre d'un artiste hors-normes du musée de La Fabuloserie, situé à Charny-Orée-de-Puisaye (dans l’Yonne), pour ses vingt années d'existence.

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