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Auteurs - Page 29

  • "La Foudre", de Lydie Dattas, éditions Mercure de France, 128 pages, 14,50 €

    Par Christian Bobin

    Il n'y a de vérité que dans l'élan.


    Dix ans après, allégée de sa cargaison d'adjectifs, la barque d'or de "La Foudre" accoste au rivage des librairies. Montons à bord. En dix ans le monde s'est enténébré et les visions délivrées par cette écriture sont porteuses de remèdes. "Pas moi" fut la parole de la fillette de quatre ans quand sa mère actrice, décidant de commencer une carrière en Angleterre, emporta toute la famille dans la tornade de son angoisse. La grande sensibilité n'est parfois pas séparable de la grande psychiatrie. L'exil frappa au cœur ses trois enfants couverts de dons, et son mari, compositeur, titulaire du grand orgue de Notre-Dame que par amour il quittera. La petite "Pas-moi" grandit à l'intérieur de ce faux calme qui est au centre d'un cyclone. Elle y vole de merveilles en merveilles : son goût surpuissant de la vie fait d'elle l'héroïne du premier livre cartonné qui l'a éblouie, "Les Mille et Une Nuits". "La Foudre" est "Les Mille et Une Nuits" en miniature. "J'aimais tellement la vie, dit Lydie Dattas dans son "Carnet d'une allumeuse", que j'aurais pu en mourir. Percé de soleil rouge mon verre de grenadine m'était une Sainte-Chapelle." Elevée dans le froid des églises sous les stalactites des orgues, elle sera attirée par l'archétype contraire, un antidote : le Cirque d'Hiver de Paris.

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  • Jacinto Luis Guereña, une vie en poésie

    Poète et critique littéraire espagnol (Buenos Aires, 1916 - Madrid 2007), Jacinto Luis Guereña arrive en France après l’effondrement de la République en Espagne, après avoir connu les camps d’internement. Libéré, il occupa divers postes en temps qu'enseignant : à Pau où il fonde la revue Méduse (1945-1947), puis à Toulon. Le poète espagnol lègue une œuvre lyrique dense. Ses premières œuvres furent publiées en français, notamment L'homme, l'arbre, l'eau (1945), Mémoire du cœur, Paris (1953), Loin des solitudes (1957) ou Guitare pour la nuit (1958). L’œuvre poétique en langue espagnole est cependant la plus significative ; on peut citer : Pour un manifeste (1976), L’Office du regard (1990), Poèmes contre poèmes (1992), Oubli d’une mémoire (1995), L’Imprudent midi (1998), Corazón de miedo y de sueños : (Anthologie 1946-2001) Renacimiento, Séville, 2013.

    On lui doit aussi des traductions en espagnol de Jules Supervielle, René Guy Cadou, Verlaine et Baudelaire. Ainsi que des collaborations en revues, comme La NRF, Esprit, Diérèse, La Tour de feu, Europe, Iris, Artère, Le Temps de la poésie...

    Les traductions de poèmes qui suivent sont extraites de El oficio de la mirada (Seuba Ediciones, Barcelone, 1990).

     

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  • "Ambrose Light ou l'enchantement blême", de Claude Tarnaud, in-16 (101 x 116mm) broché, couverture à rabats de papier gris, 13 pages non chiffrées.

    Poète et artiste peintre, Claude Tarnaud fonde avec Yves Bonnefoy et Jaroslav Serpan la revue La Révolution la nuit. Contacté par André Breton, il rejoint alors le groupe surréaliste et participe activement à l'Exposition internationale du surréalisme de 1947, et à la revue Néon (5 numéros de janvier 1948 à avril 1949). En novembre 1948, en désaccord avec l'exclusion du peintre Roberto Matta, il rompt avec le groupe surréaliste, à l'instar de ses amis Victor Brauner, Stanislas Rodanski et d'autres. Il est ensuite associé avec François Di Dio à la direction de la revue Positions publiée aux éditions Le Soleil noir, maison à laquelle il donnera trois ouvrages. De 1953 à 1966, il participe aux activités du mouvement Phases et collabore à la revue du même nom. En 1966, il rencontre Pénélope et Franklin Rosemont qui fondent à Chicago, grâce à lui, le premier groupe surréaliste des États-Unis. Il se lie avec Gilles Dunant, qui est le directeur de la revue tchécoslovaque Le la.

    Gilles Dunant, lui-même poète et plasticien, illustra quant à lui Silhouettes de hasard, paru aux éditions Myrddin (1995) et tiré à 250 exemplaires, sur beau papier, livre dont l'auteur est Guy Cabanel. Poète surréaliste qui publiera un ensemble inédit de poèmes in Diérèse 85, il dédicaça entre autres son opus à l'une de ses connaissances, Jean-Pierre Le Goff, de la manière : "A Jean-Pierre Le Goff, ces feuilles qui se voudraient canevas de perles. Guy ». L’ouvrage comporte 20 miniatures numérotées de 21 à 40 de Gilles Dunant qu’il adressa à Guy Cabanel pour les « collisionner avec des phrases, textes ». Celui-ci a donc répondu favorablement à la demande de Gilles Dunand. Les 20 miniatures sont rassemblées en frontispices et sont présentes au-dessus de chaque texte qui leur correspond. Myrddin était une collection dirigée par Pierre Peuchmaurd. 

    De Claude Tarnaud, vous sera donné lecture ci-après d'un poème écrit en décembre 1961, qui très vite fera l'objet d'un recueil imprimé par ses soins à un petit nombre d'exemplaires, à New York : Ambrose light ou l'enchantement blême.

     

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