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Auteurs - Page 29

  • "Fandango" de Sergi Pàmies

    Pour Sergi Pàmies, écrire est "un métier aussi digne ou indigne qu'un autre", et son histoire est liée à celle de ses parents, dont le père fut exilé politique, ainsi qu'il s'en est fait le témoin dans Chansons d'amour et de pluie (éd. Jacqueline Chambon, 2014). Né à Paris en 1960, il n’apprend le catalan qu’à l'âge de dix ans, quand ses parents rentrent à Barcelone, mais c’est cette langue qu’il choisit quand il devient écrivain. Journaliste à El País, il travaille également pour la radio et la télévision. Il est aussi traducteur, de Jean Echenoz, d’Amélie Nothomb, Guillaume Apollinaire, Daniel Pennac et de Jean-Philippe Toussaint notamment. Depuis 1983, avec Aux confins du fricandeau jusqu'en 2021 avec L'Art de porter l'imperméable, Sergi Pàmies a été publié aux éditions Jacqueline Chambon, pour ses huit livres parus, et traduit principalement par Edmond Raillard.
    La nouvelle de ce jour a été écrite en 1988 :

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  • "Différences à quatre mains", de Rosmarie Waldrop, traduit par Paol Keineg, éditions Spectres familiers, mai 1989, 700 exempplaires, 64 pages, 60 F

    Née en 1935 en Allemagne, Rosmarie Waldrop vit à Providence, Rhode Island (États-Unis). Elle est poète, traductrice et, avec son mari Keith Waldrop, co-dirige les éditions Burning Deck depuis 1961. Cette maison d’édition au long cours est un cas unique, un modèle clef dans le monde de l’édition de poésie. Rosmarie Waldrop a traduit entre autres Edmond Jabès, Jacques Roubaud, Emmanuel Hocquard, et plusieurs poètes allemands. Des traductions de son travail ont été publiées en France et dans de nombreux pays d’Europe.
    Les livres qu’elle écrit en commun avec Keith Waldrop seraient l’œuvre d’un « troisième Waldrop », qui n’écrit ni tout à fait comme Keith, ni tout à fait comme Rosmarie.
    Le dernier livre traduit de Rosmarie est  En voie d'abstraction, prose philosophique, traduite par Françoise de Laroque de Driven to Abstraction, éditions L'Attente, 2020. Aux éditions Spectres familiers, deux opus ont paru, de l'auteure : Quand elles sont douées de sens, traduit par Françoise de Laroque, 1989 • Différences à quatre mains, traduit par Paol Keineg, 1989.  Pour les lecteurs du blog, ces extraits du second :

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  • "Tête-bêche", de Gérard Macé, éditions Marchant Ducel, 10 juin 1987, 20 pages, 49 exemplaires, encre de Chine de Pierre Alechinsky

              "Une porte à tambour
              pour entrer dans les rêves
              L'esprit toujours léger
              mais l'inquiétude au cœur",
    ces quelques vers de Gérard Macé dans son petit dernier, paru le 16 avril 2021 au Bruit du Temps, intitulé : Ici on consulte le destin. Quête vaste il est vrai, qui peut aussi bien toucher à la cartomancie qu'au monde onirique projeté dans le réel, ou l'inverse - mais sans le soutien de la psychanalyse, trop intrusive et donc contraire en quelque sorte à l'esprit poétique qui toujours prévaut aux yeux de cet auteur. Né en 1946 à Paris et pas vraiment éloigné de l'occultisme, de Nerval aussi bien, de ce "jardin de l'esprit" où vaquent librement les couleurs et les sons du monde pris sous le voile de la mémoire, revisités au cœur du triangle céleste, dans un voyage intérieur à décrypter à mesure.

    Voici encore deux poèmes de Gérard Macé, parus dans Promesse, tour et prestige (éd. Gallimard, 2009) :

    La formation des mots

    ressemble à celle des étoiles (une haleine qui devient sonore,
    un gaz qui devient solide) et leur disparition aussi,
    quand la matière noire s'effondre sur elle-même.
    Car des systèmes qui s'ignorent ont de secrètes
    correspondances, comme la musique et les cristaux,
    les masques et les papillons dévorés par de grands yeux,
    le morse est la lumière intermittente de l'univers.

    Le linguiste et le jongleur, sans le savoir
    se livrent au même exercice : ils inventent
    un mouvement perpétuel en lançant des balles
    ou en dressant des listes, ils imitent la position des astres
    en récitant des déclinaisons.

    ◊  ◊  

    Pour écrire un seul vers

    il faut se souvenir de cent ans de sommeil
    et des vies qui précédèrent, de la piqûre des roses
    et de l'aïeule qui voulait voir la mer,
    de l'homme au large dos couvert de ventouses
    et de ses enfants effrayés par les méduses.
    Des objets magiques et des formules
    où s'enroulent des fleurs autour des lettres gothiques.

    Puis abandonner à son sort
    cet homme en nous qui se noie dans ses souvenirs,
    pour renouer avec la magie sans accessoires
    et la jonglerie sans rien, mais avec des gestes
    suspendus en l'air et la réalité
    qui se retourne comme un gant.

    Avec les êtres et les choses
    attirant les mots comme des aimants.

    Plus loin dans le temps, nous retiendrons entre tous ce recueil de l'auteur, à petit tirage (49 exemplaires sur BKF Rives) : Tête-bêche, illustré pour les exemplaires de tête par Pierre Alechinsky. Publié à Paris par Marchant Ducel (soit Franck André Jamme) en juin 1987, il a été imprimé au Pontet par Jean-Pierre Barnaud et Gilles Couttet. Trente-et-un des exemplaires de ce livre d'artiste sont rehaussés d'une encre de Pierre Alechinsky, signée par l'artiste.

     

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