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Diérèse et Les Deux-Siciles - Page 94

  • Dino Buzzati, "Le K", traduction de Jacqueline Remillet, éditions Robert Laffont, collection Pavillons, 1967, 374 pages

    Composé de cinquante-et-un récits, ce livre de Dino Buzzati m'est cher, de par la fougue de l'auteur, la causticité dont il fait montre, sans égards particuliers pour ce qu'il dénonce toujours par la bande, en empruntant la voie de la fiction, du fantastique, mais sans accents graves. Plutôt, pour y enter ses réflexions personnelles au sein d'un univers complexe reconfiguré, approché par petites touches. Enumérant le monde dans ses dimensions ; attestant par percées successives la présence obstinée de l'humain au creux de l'événementiel, qui fait histoire. Des pages qui font entrer le lecteur dans la danse, au fil d'une étonnante partition, où la phrase semble à certains moments s'emballer, se réinventer au fil des mots, dans leur surgissement.
    Dino Buzzati fut aussi poète, et j'aime assez dans ce livre "Le compte" - vous verrez le rapport, en établirez un avec tel ou tel élément des plus contemporains - voici :

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  • En préparation...

    Diérèse a fêté ses vingt-quatre années d'existence le 21/3/22. J'aurais préféré que ce soit dans un autre contexte, international j'entends, mais... Je ne crois pas que la poésie doive se désintéresser de la folie du monde, ni se retrancher dans cette fameuse "tour d'ivoire" de Montaigne, dussé-je décevoir quelques-uns. Car les poètes (lyriques, objectivistes, spatialistes, lettristes, et tous les déterminants derrière lesquels ils peuvent se ranger ou dont ils veulent s'exclure) sont et font bien partie intégrante de ce monde-ci, déconcertant à tout le moins - Denis et Liza, artistes ukrainiens que nous connaissons, ma femme et moi : lui joue de la flûte traversière, son épouse, de la harpe -, n'en disconviendraient pas.

    Deux mille vingt-deux, ainsi que je l'ai écrit quelque part, est sans conteste une année de mauvais aloi.

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    Le bureau de Montaigne, en son château

    Le ton de l'éditorial du numéro 84 de Diérèse en gésine, est dans le droit fil de ces quelques remarques, plus contextuel que d'accoutumée : l'auteure Sophie Grenaud s'en est chargée. Et puis, vous pourrez vous plonger dans un dossier sur le poète belge Werner Lambersy, très conscient qu'il fut des heurs et malheurs de l'époque, dossier concocté avec sa veuve Patricia (toutes les signatures attendues seront bientôt réunies). Un sommaire donc, quelque peu chamboulé au regard de ce qui a été publié au colophon du numéro 83, mais respecté dans ses grandes lignes. Je me suis fixé 320 pages pour la livraison en préparation et ne pourrai pas aller au-delà (sachez que pour chaque numéro, je dois faire face à pas loin de cinq cents pages sélectionnées, dont la publication ne peut être que reportée pour certaines d'entre elles).
    En première de couverture figureront et le nom de ce poète décédé en octobre 2021 et celui d'Alain Fabre-Catalan (avec une suite de poèmes inédits traduits en italien par les bons soins d'Elisa Bartolini).
    Je continuerai sur cette lancée en vous parlant du deuxième éditeur de Werner Lambersy, j'ai nommé Henry Fagne.

     

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  • "Premier amour", de Tourgueniev, édition Gallimard, collection 1000 Soleils, traduit par Edith Scherrer, illustrations d'Eléonore Schmid, 2/4/1975, 158 p., 15,25 F.

    Pour se défaire un tant soit peu de l'image de repoussoir absolu que constituent les régimes autoritaires (avec, dernier en date, le désastre orchestré sur notre continent par le fait d'un petit bonhomme, pièce rapportée d'une autre époque), pour rejeter donc cette "culture de mort" (Jean-Pierre Boulic) que ce vingt-et-unième siècle, de mauvais aloi, véhicule deci delà
    - j'ai choisi de vous parler aujourd'hui d'un roman de Tourgueniev, un auteur connu et apprécié pour son occidentalisme. Plus particulièrement, d'un ouvrage entre tous les siens, lu en mon adolescence et qui n'était pas sans rapport avec mon vécu de l'époque : "Premier amour", orné de dessins à la plume d'Eléonore Schmid, de belle facture. Et puis, surtout, au regard d'un autre monde, vraiment, empreint d'une autre allure, sans conteste... Tout illustré soit-il ici par une histoire qui se termine mal, ainsi que dans la chansonnette (Rita Mitsouko).

    Né en Russie en 1818, défenseur des Droits de l'homme, Ivan Sergheïevitch Tourgueniev fut aussi à l'origine de la réforme sur l'abolition du servage en Russie (le 19 février 1861). Un auteur complet : romancier, nouvelliste, dramaturge. Fils de propriétaires terriens, il fait ses études à Saint-Pétersbourg, Moscou et Berlin. Grand voyageur, il est retenu en Russie pendant la guerre de Crimée, déjà ! (1853-1856), et sera caricaturé par Dostoïevski dans "Les Possédés", sous le personnage de l'écrivain Karmizinov. 
    Ses premières œuvres écrites en 1844 sont des nouvelles ; mais c'est en 1852 qu'il sera reconnu comme l'un des premiers écrivains de son temps après la publication des "Récits d'un chasseur". Par la suite, il publia de nombreux romans.
    Tourgueniev meurt à Bougival - où il s'était installé en juillet 1875, le 22 août 1883.
    Dans
    "Premier amour", que Tourgueniev écrivit en 1860, le narrateur, Voldemar, âgé de seize ans, s'éprend de la belle Zénaïde, mais aura droit à bien des déconvenues :

     

     

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