Diérèse 84
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Les bouleversements prévisibles liés à l'actualité internationale m'incitent à gagner en facteur temps sur la sortie du numéro 84 de Diérèse, initialement prévue en juin et qui devrait avoir plutôt lieu en mai, "le joli mois de mai", comme dans la chanson. Le temps historique s'accélère, chacun peut l'observer et le vivre à sa façon, distanciée ou pas - la mienne ne l'est pas trop, pour être franc.
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"La voix dénouée", Daniel Martinez
Le tout récent envoi d'un poème de Paul Cabanel, un auteur de Diérèse, me donne envie de vous soumettre ce texte de mon cru, élégiaque aussi bien qu'inédit, daté du 4 avril 2011 - sans y apporter de retouche. Il faut vous dire que, depuis le 24 février, écrire des poèmes m'est des plus difficiles s'il faut bien par là confirmer, à l'instar des éditions L'Amourier, la gêne (a minima) éprouvée à leur donner audience par ces temps de guerre, où s'amoncellent les morts, les vies brisées.
... Le roman ne serait-il dans les circonstances plus admissible ?, je me suis donc plongé dans "Arthur Cravan n'est pas mort noyé", de Philippe Dagen (Grasset, août 2016) dont la presse littéraire de l'époque n'a pas fait ses choux gras. Ou bien encore, ici et maintenant, approcher de plus près les arts plastiques ?, au Musée d'Art Moderne de Paris l'exposition Toyen emporte sous son aile un petit Tanguy peint sur carton qu'il lui a dédicacé en 1935, remarquable. Sachant que cette œuvre n'a pas été recensée dans le catalogue complet établi par Kay Sage, l'épouse de Tanguy - qui se suicida par balle en 1963, quand elle eut terminé la rédaction dudit catalogue.
L'occasion de vous rappeler que le premier livre de Pierre Dhainaut, "Mon sommeil est un verger d'embruns", a été illustré par cette artiste majeure de la sphère surréaliste, Toyen - elle crée avec Jindrich Styrsky "l’artificialisme", se réclamant d’une totale identification "du peintre au poète". Sans oublier de consulter, de Sabine Dewulf, "En regard, à l’écoute, La poésie de Pierre Dhainaut à travers les livres d’artiste" (éditions invenit, 2021).Peinture sur carton d'Yves Tanguy, 9 x 12,5 cm, col. particulière
Et puis, folie des temps présents, la mise à prix par la maison Christie's le mois prochain d'un portrait de Marilyn Monroe "peint" par Andy Warhol à 180 millions d'euros - qui deviendrait ainsi l'œuvre d'art du XX e siècle la plus chère jamais vendue - me laisse pantois.
La maquette de Diérèse 84 avance, cette livraison comptera 320 pages (celles et ceux à qui je n'ai pas envoyé d'épreuves seront publiés in Diérèse 85). Il me reste, entre autres (...) à finaliser la couverture, après l'achat en début de semaine de deux tubes de couleur (blanc de zinc et crème d'acrylique papaye). Le dossier Werner Lambersy (Cahier 1) couvrira les pages 49 à 101, avec des inédits de l'auteur de "Maîtres et maisons de thé" et les textes que huit auteurs ont écrit pour lui rendre hommage. Un autre Cahier intitulé "Bleu vif" regroupera des études sur les poètes Angèle Paoli, Marie Alloy, Jean-Claude Pirotte et Georges Perros. Le titre de la livraison ? "Chemins d'écriture". Ne m'en demandez pas plus pour aujourd'hui. A bientôt !, amitiés partagées, DM
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En préparation...
Diérèse a fêté ses vingt-quatre années d'existence le 21/3/22. J'aurais préféré que ce soit dans un autre contexte, international j'entends, mais... Je ne crois pas que la poésie doive se désintéresser de la folie du monde, ni se retrancher dans cette fameuse "tour d'ivoire" de Montaigne, dussé-je décevoir quelques-uns. Car les poètes (lyriques, objectivistes, spatialistes, lettristes, et tous les déterminants derrière lesquels ils peuvent se ranger ou dont ils veulent s'exclure) sont et font bien partie intégrante de ce monde-ci, déconcertant à tout le moins - Denis et Liza, artistes ukrainiens que nous connaissons, ma femme et moi : lui joue de la flûte traversière, son épouse, de la harpe -, n'en disconviendraient pas.
Deux mille vingt-deux, ainsi que je l'ai écrit quelque part, est sans conteste une année de mauvais aloi.
Le bureau de Montaigne, en son châteauLe ton de l'éditorial du numéro 84 de Diérèse en gésine, est dans le droit fil de ces quelques remarques, plus contextuel que d'accoutumée : l'auteure Sophie Grenaud s'en est chargée. Et puis, vous pourrez vous plonger dans un dossier sur le poète belge Werner Lambersy, très conscient qu'il fut des heurs et malheurs de l'époque, dossier concocté avec sa veuve Patricia (toutes les signatures attendues seront bientôt réunies). Un sommaire donc, quelque peu chamboulé au regard de ce qui a été publié au colophon du numéro 83, mais respecté dans ses grandes lignes. Je me suis fixé 320 pages pour la livraison en préparation et ne pourrai pas aller au-delà (sachez que pour chaque numéro, je dois faire face à pas loin de cinq cents pages sélectionnées, dont la publication ne peut être que reportée pour certaines d'entre elles).
En première de couverture figureront et le nom de ce poète décédé en octobre 2021 et celui d'Alain Fabre-Catalan (avec une suite de poèmes inédits traduits en italien par les bons soins d'Elisa Bartolini).
Je continuerai sur cette lancée en vous parlant du deuxième éditeur de Werner Lambersy, j'ai nommé Henry Fagne.