Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

En préparation...

Diérèse a fêté ses vingt-quatre années d'existence le 21/3/22. J'aurais préféré que ce soit dans un autre contexte, international j'entends, mais... Je ne crois pas que la poésie doive se désintéresser de la folie du monde, ni se retrancher dans cette fameuse "tour d'ivoire" de Montaigne, dussé-je décevoir quelques-uns. Car les poètes (lyriques, objectivistes, spatialistes, lettristes, et tous les déterminants derrière lesquels ils peuvent se ranger ou dont ils veulent s'exclure) sont et font bien partie intégrante de ce monde-ci, déconcertant à tout le moins - Denis et Liza, artistes ukrainiens que nous connaissons, ma femme et moi : lui joue de la flûte traversière, son épouse, de la harpe -, n'en disconviendraient pas.

Deux mille vingt-deux, ainsi que je l'ai écrit quelque part, est sans conteste une année de mauvais aloi.

34cda6c8-b981-4e66-a4e5-e60391d4983f-1200.jpg
Le bureau de Montaigne, en son château

Le ton de l'éditorial du numéro 84 de Diérèse en gésine, est dans le droit fil de ces quelques remarques, plus contextuel que d'accoutumée : l'auteure Sophie Grenaud s'en est chargée. Et puis, vous pourrez vous plonger dans un dossier sur le poète belge Werner Lambersy, très conscient qu'il fut des heurs et malheurs de l'époque, dossier concocté avec sa veuve Patricia (toutes les signatures attendues seront bientôt réunies). Un sommaire donc, quelque peu chamboulé au regard de ce qui a été publié au colophon du numéro 83, mais respecté dans ses grandes lignes. Je me suis fixé 320 pages pour la livraison en préparation et ne pourrai pas aller au-delà (sachez que pour chaque numéro, je dois faire face à pas loin de cinq cents pages sélectionnées, dont la publication ne peut être que reportée pour certaines d'entre elles).
En première de couverture figureront et le nom de ce poète décédé en octobre 2021 et celui d'Alain Fabre-Catalan (avec une suite de poèmes inédits traduits en italien par les bons soins d'Elisa Bartolini).
Je continuerai sur cette lancée en vous parlant du deuxième éditeur de Werner Lambersy, j'ai nommé Henry Fagne.

 

 

 


C’est en 1967 que paraît le premier recueil de Werner Lambersy : Caerulea, publié chez VDH (Bruxelles), suivi de quatre autres volumes chez le même éditeur, le dernier intitulé Temps festif (1970).
Le deuxième éditeur qui fut celui vers lequel le poète s'adressa en 1971 n'était autre que
Henry Fagne, écrivain et poète belge principalement d’expression française. De son vivant, il eut le mérite de découvrir Jacques Izoard, Anne Brontë (La dame du manoir de Wildfell Hall, l’un des premiers romans féministes en date) et de traduire des auteurs comme Guido Gezelle et Paul van Ostaijen, d'expression néerlandophone.

En tout juste sept années, six livres de Werner Lambersy seront publiés par Henry Fagne, réédités en 2004 par Le Taillis Pré. W. Lambersy a trente ans à la sortie du premier : Silenciaire (1971), suivi de Moments dièses (1972), Le Cercle inquiet (1973), Groupes de résonances (1973), Protocole d'une rencontre (1975), 33 Scarifications rituelles de l'air (1977). Henry Fagne s'éteint le 4 février 1978 et met ainsi fin à une précieuse aventure éditoriale croisée. Signalons qu'au Dé bleu (maison d'édition sise alors dans le Maine-et-Loire, à Cholet) a paru en 1975 Dialecture du Cercle inquiet, un opuscule 17 pages qui fait directement écho au Cercle inquiet publié par Henry Fagne en 1973.

md22433089163.jpg
Le Cercle inquiet, éd. Henry Fagne, 1973

Ci après, un poème de Werner Lambersy, extrait de 

Groupes de résonances

          Drève
          tes mains nues
          tes mains sans bagues
          de jeune cerisier


          Meules rauques
          à ces farines pures
          sur tes gestes


          Soleil si doux
          sur la face fermée
          du silex


          Archer
          sur quelle note à finir
          de peupliers
          ployés


          Ta peau
          dans quelle nuit chaude
          de pulpe


          Puis ces petits cris
          de neige
          qu
on écrase à taimer


Werner Lambersy

 

Les commentaires sont fermés.