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lèvre pour éventer ce qui sourd à la porte de l'âme pour suivre la mort très lente des derniers finistères et d'autres Amériques un simple souffle sur les cheveux livrés à la naïve harmonie de cet instant sur quoi se détachent les silhouettes de journaliers qui s'en vont défier d'un regard les progrès de la souffrance quand elle emprunte l'odeur des flammes blanches sur le brun des grès d'une rive à l'autre pour payer le prix de ton passage
lèvre qui débouche à l'orée tel un faon passant le porche des sous-bois sur la terre feue pour y cueillir l'herbe guérisseuse y boire toucher des deux le vœu de la bruyère parmi les poussières invisibles tu n'es qu'un morceau d'ombre semé des grandeurs de l'entre-deux corps eau et sable mêlés
lèvres qui lance leurs racines aériennes leurs mauves marelles aux portants de l'automne elles entourent ce qui n'a pas été ou si peu qu'on l'a oublié de grâce ne macule rien du règne d'une enfance qui tire à elle engravé jusqu'à la quille ses voiles élancées autour de quoi tourner encore sans plus de fin sous le tamis des orpailleurs et qui nous donne en retour le poème et la règle
lèvres à travers cela que l'œil s'exerce à voir convoquant Keats Shelley parfois même le regard soucieux de Stevens apurant les comptes d'une vie consacrée à dame Poésie les retrouver dans le murmure prolongé d'insectes fragiles une vie en somme dont tu ne saurais t'évader