Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

"Traversières", un poème de Daniel Martinez

Vignes de sang
dans la chambre pulmonaire
où se fragmente l'île
enserrée par les deux bras
entre lesquels se divise 
la rivière qui grandit
à mesure qu'on l'approche
portée par le picotis des minutes
par l'inlassable rythme
l'incessant renouvellement
interrogeant le rouge et l'or
de signes que tu ne reconnais pas
comme ces roses de la nuit
leur trace ailée entre tes doigts
ne saurait mourir


Sous les senteurs voisines
la plainte d'une fontaine dévide
les membranes du souvenir
tu t'en approches
les lèvres sèches pour y boire
un pan de ciel aux mille bouches
pour y capter la trace d'un songe
dans le vertige de l'eau
l'enfoncement d'un cri
entre deux souffles
en quête de paysages enfouis
d'une illusion de trésor englouti

C'est là même que le futur 
redessine sur la paroi
jour après jour
étage par étage
chacun effaçant l'autre
épelle ce qui demeure à écrire
un peu de nous y pénètre
surimpressionne une réalité
inscrite dans l'insatiable
où l'on reste campé
face aux feuilles rouges ébouriffées
comme les ceps à l'aube
respirent les cendres
de tes cheveux défaits


Daniel Martinez

Les commentaires sont fermés.