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Vignes de sang dans la chambre pulmonaire où se fragmente l'île enserrée par les deux bras entre lesquels se divise la rivière qui grandit à mesure qu'on l'approche portée par le picotis des minutes par l'inlassable rythme l'incessant renouvellement interrogeant le rouge et l'or de signes que tu ne reconnais pas comme ces roses de la nuit leur trace ailée entre tes doigts ne saurait mourir
Sous les senteurs voisines la plainte d'une fontaine dévide les membranes du souvenir tu t'en approches les lèvres sèches pour y boire un pan de ciel aux mille bouches pour y capter la trace d'un songe dans le vertige de l'eau l'enfoncement d'un cri entre deux souffles en quête de paysages enfouis d'une illusion de trésor englouti
C'est là même que le futur redessine sur la paroi jour après jour étage par étage chacun effaçant l'autre épelle ce qui demeure à écrire un peu de nous y pénètre surimpressionne une réalité inscrite dans l'insatiable où l'on reste campé face aux feuilles rouges ébouriffées comme les ceps à l'aube respirent les cendres de tes cheveux défaits