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Auteurs - Page 41

  • "La Mer de corail", de Patti Smith, traduction de Jean-Paul Mourlon, photographies de Robert Mapplethorpe, Lynn Davis, Edward Maxey, éditions Tristam, coll. Souple, déc. 2013, 5,95 €

    Patti Smith et Robert Mapplethorpe se sont rencontrés en 1967 lorsqu'ils avaient vingt ans, à New York, où ils vécurent ensemble pendant plusieurs années. Leurs carrières respectives de musicienne et de photographe célèbres ne cessant plus, dès lors, de se croiser.
    À la mort du photographe, en 1989, Patti Smith a livré sa vision de l'homme et de l'artiste dans ce récit extraordinairement sensible - La Mer de Corail (qui annonçait le livre Just Kids, pour lequel elle a reçu en 2010 le National Book Award, la plus haute distinction littéraire aux États-Unis).
    Lors de sa parution à New York en 1996, William Burroughs a écrit, en citant Tennessee Williams, que "Patti Smith fait résonner dans La Mer de Corail la cloche de la poésie pure".

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    Night train : craie, eau de Javel sur Canson noir

     

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  • "Lacunes" : Paul Valet, éditions Mercure de France, 25 mai 1960, 80 pages, 4,80 F

    On connaît plus ou moins bien selon, la vie tourmentée du poète Paul Valet, pseudonyme de Georges Schwartz. Médecin des pauvres dans une banlieue déshéritée, il soignait le plus souvent à l'œil les clochards, les immigrés, les artistes, les marginaux qui n'avaient pas accès aux soins remboursés par la Sécurité sociale.
    Né à Moscou vers 1905 d'une mère polonaise et d'un père ukrainien, il débuta dans la vie comme pianiste et n'entreprit des études de médecine qu'après que ses parents se fussent installés en France (1924). Au Quartier latin, chez les artistes, il travaillait tout aussi gratuitement, apportant même les médicaments nécessaires, échantillons offerts par les laboratoires ou payés de sa poche. Poète durant ses rares heures de loisir, il ciselait des vers mélancoliques ou révoltés qu'appréciaient ses amis surréalistes en particulier Henri Michaux et Robert Desnos, sans oublier Henri Thomas. Il traduisit aussi du russe
    Seize poèmesde Joseph Brodsky, éditions Les Lettres nouvelles, 1964 et Requiem, d'Anna Akhmatova, éditions de Minuit, 1966. 
    Paul Valet, paladin solitaire, ascète du Non, connaîtra l'horreur des hôpitaux psychiatriques avant de s'éteindre en février 1987, à Vitry.

    Comme il a été mentionné, le milieu artiste ne lui était pas étranger, il connut par exemple Henry Espinouze, qui devait peindre dans une salle commune de l'hôpital Broussais un admirable portrait de son ami Paul Valet, lui qui l'avait fait hospitaliser pour soigner sa cirrhose, sauvant ainsi le peintre. C'est le plasticien Marek Swarc qui a orné d'un dessin son premier livre, paru en janvier 1948, Pointes de feu (éd. Horizons). Il se lia avec Jean Dubuffet, qui entretint avec le poète une correspondance encore inédite.

    Le livre que j'ai entre les mains, Lacunes, a été dédicacé au "grand Maître du blanc", Jean-Jacques Saignes (ainsi qualifié par Geneviève Bonnefoi), un peintre aujourd'hui nonagénaire. Une dédicace très sobre, qui répond au jansénisme des poèmes de Paul Valet : ici une suite de distiques ou tercets, porteurs d'aphorismes dépouillés à l'extrême.
    En page de garde donc, à l'encre noire du stylo plume : "Remis à Jean-Jacques Saignes, le 25 juin 1960", suivi de ses initiales : "G. S". Pas de formule de politesse. Soit un mois tout rond après la sortie du livre.
    Le recueil est composé d'un avant-dire (à lire plus bas), suivi de quatre chapitres : "Espaces vagabonds", "Revenir de loin", La marche du poète", "Amos".
    Voici des extraits de la deuxième section :

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  • Jacques Kober (1921-2015), un entretien avec Daniel Leuwers

    Jacques Kober a participé à plusieurs numéros de Diérèse, comme le n°47 (décembre 2009) ou le n°58 (octobre 2012), c'est Jean Rousselot qui lui avait communiqué mes coordonnées suite à un article polémique de Noël Arnaud paru dans l'un des premiers numéros de la revue - Noël Arnaud, autre surréaliste, avait écrit un texte qui mettait en cause l'auteur de Divination d'une barque et à propos duquel Jacques Kober m'avait demandé un droit de réponse, accordé naturellement. Ceci dit pour la petite histoire, n'étant pas spécialement friand des querelles de clocher.
    A l'évidence, ce qui me plaisait chez Jacques Kober était cet esprit libre qui était le sien, affranchi des mots d'ordre justement et qui lui ont valu quelques inimitiés parmi ses pairs. Ce qui lui importait peu. Il devait rencontrer Nicolas de Staël, l'évoquant avec regret dans quelques-unes de ses lettres (aucune adresse électronique à signaler pour autant, nos échanges ne s'en portaient pas plus mal).

    En 1975 Jacques Kober effectue un voyage coup de foudre et décisif en Inde. Par la suite il fait la rencontre en 1977 du poète et éditeur Jean Breton, qui publie son recueil Divination d'une barqueFenêtre vous êtes entrée (1982), Un Puits nommé plongeon (1984) et Volatil embonpoint de la mer (1988).
    Au début des années 1990, Jacques Kober se rapproche de Paul Sanda et des éditions Rafael de Surtis, qui vont, jusqu'en 2003, publier le principal de sa production : La disparition Fellini (1997), Changer d’éternité (2000), Connemara Black (2003), la réédition de 1998 de Jasmin tu es matelot. Après 2003, Jacques Kober ne publiera que des livres à tirage limité, comme chez l'éditeur Serge Chamchinov, présenté par Pierre Schroven dans le numéro 83 de Diérèse - qui vient de paraître. Il meurt à Drap le lundi .

    C'est cette rencontre avec le sous-continent indien qu'il évoque ici même, dans un entretien accordé à Daniel Leuwers, voici :

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