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  • "Imaginary Who pour B.N. et 12 postes de radio", de Jean Daive, illustré par Jœrg Ortner, éd. Givre, 8 avril 1977, 350 ex, 30 pages, 50 F

    Sous les feux de l'actualité internationale, les temps difficiles que nous sommes en train de vivre nous empêcheraient-ils de continuer à nous intéresser à ce qui fait le sel de la vie : la poésie, non pas coupée des réalités terrestres ni des relents d'écuries guerrières qui continuent de menacer la planète dans son entier - et pas seulement le continent européen ? Je ne le crois pas, mon optimisme foncier dût-il être blessé par tous ces vents contraires, par la mégalomanie d'un petit bonhomme, fils de cuisinier, qui fait resurgir de vieux démons, ravivant les craintes engendrées par ce qu'en son temps déjà pointait de la plume le bon Jean de La Fontaine, dans "Le Loup et l'Agneau".

    Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler de Jean Daive, de l'un de ses livres au titre étonnant, reconnaissons-le, avec un clin d'œil adressé à Bernard Noël ; au format pas ordinaire (19 x 26 cm). L'illustration de Jœrg Ortner, un dessin à l'encre noire couvre deux pages (la 4 et la 27) séparées par le corps du volume, l'ensemble maintenu par une piqûre à cheval.
    Ce poète, romancier, encyclopédiste, reporter, photographe, créateur de revues, traducteur - et non des moindres : de Paul Celan (Strette, 1971) et de Robert Creeley (La Fin, 1997) notamment - va sur ses 81 ans, je n'ai pas eu écho de nouveau titre depuis Le grand Incendie de l’homme (Le Seuil, 2007), paru tout juste quarante ans après son premier opus : Décimale blanche (Mercure de France).

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  • "La Mer de corail", de Patti Smith, traduction de Jean-Paul Mourlon, photographies de Robert Mapplethorpe, Lynn Davis, Edward Maxey, éditions Tristam, coll. Souple, déc. 2013, 5,95 €

    Patti Smith et Robert Mapplethorpe se sont rencontrés en 1967 lorsqu'ils avaient vingt ans, à New York, où ils vécurent ensemble pendant plusieurs années. Leurs carrières respectives de musicienne et de photographe célèbres ne cessant plus, dès lors, de se croiser.
    À la mort du photographe, en 1989, Patti Smith a livré sa vision de l'homme et de l'artiste dans ce récit extraordinairement sensible - La Mer de Corail (qui annonçait le livre Just Kids, pour lequel elle a reçu en 2010 le National Book Award, la plus haute distinction littéraire aux États-Unis).
    Lors de sa parution à New York en 1996, William Burroughs a écrit, en citant Tennessee Williams, que "Patti Smith fait résonner dans La Mer de Corail la cloche de la poésie pure".

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    Night train : craie, eau de Javel sur Canson noir

     

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  • Au bistrot vert de Georges Perros, au domicile de Gérard Bourgadier...

    A l'aube d'une nouvelle guerre, dont on espère qu'elle demeurera "localisée" si je puis dire, ici accessoirisée par une course assez ridicule à l'investiture élyséenne, relecture à l'aube de ce poème  :

            La mer est jeune, quel âge a-t-elle
            Elle est ce mur horizontal
            Où s'appuyer quand rien ne va
            Et rien ne va plus trop souvent
            Cette béquille infatigable
            Qui n'en finit pas de jeter
            Sa parabole au fond des sables
            Dans le cœur mat d'un coquillage
            On l'entend encore chanter.

    extrait des Poèmes bleus de Georges Perros, livre paru aux éditions Gallimard en 1963. Histoire de me laver les esprits au regard d'un monde qui m'apparaît dans ses grandes lignes de plus en plus invivable, hors le Champ poétique qui me garde des flux adverses et que je défendrai mordicus jusqu'au passage de l'autre côté du miroir.
    Ce qui m'intéresse chez Perros ? Ses poèmes échappent très largement à la critique universitaire. Rappelons-nous le pourquoi du titre de son œuvre maîtresse, Papiers Collés, ainsi dénommée car il estimait que ces textes ne relevaient pas d'un genre convenable !... Son bistrot vert à Douarnenez lui a probablement inspiré quelques-uns de ses "papiers", terme journalistique il est vrai. Comme Matthieu Messagier plongé dans L'Equipe, comme Georges Perros, dans Le Télégramme de Brest, ces poètes ne se prêtent que peu à cet assujetissement que constituent les gloses, les gloses de gloses et colloques en tout genre, fussent-ils conçus en leur honneur. 

    Il est onze heures, le samedi 21 janvier 2012. L'année du Dragon d'Eau débutera le lundi qui suit. Je m'arrête chez un boutiquier asiatique, cambodgien précisément, pour changer la pile de ma montre à chiffres, qui ne me quitte pas (Brel, passons). Après quoi, remontant le boulevard, je sonne chez Gérard Bourgadier, qui m'avait invité. L'homme en question a entre autres édité rien moins que deux livres de Thierry Metz, parus dans la collection L'Arpenteur, chez Gallimard : Le Journal d'un manœuvre et Lettres à la Bien-aimée.

     

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