Diérèse et Les Deux-Siciles - Page 89
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Jean Rolin
Pages 100 à 106 du numéro 10 de la revue "Les Cahiers du Schibboleth" figuraient des pages choisies d'un auteur qui allait recevoir à quelques mois de là le prix Albert Londres pour le journalisme. Fils d'un médecin militaire, né à Boulogne-Billancourt le 14 juin 1949, l'écrivain Jean Philippe Rolin a grandit en Bretagne et au Congo.
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"La nuit moins profonde" : Pierre Chappuis, éd. Empreintes, automne 2021, 96 pages, 17,40 €
Un poète, critique, essayiste d'une absolue discrétion, publié in Diérèse 58 (pages 179 à 181), il y a juste dix ans, livraison d'automne-hiver 2012. Pierre Chappuis, né en 1930, s'est éteint le 22 décembre 2020, dans la ville où il avait élu domicile et où il a longtemps enseigné, à Neuchâtel.
Auteur de vingt-neuf livres, dont douze aux éditions José Corti, La nuit moins profonde est "son dernier ouvrage. Ce livre, il le met en miroir de son tout premier recueil, Ma femme ô mon tombeau (1969, éditions Robert), dédié, comme le sera le livre ultime, à celle qui fut dès leur jeunesse son amour unique" (ainsi que le note Jean-Pierre Burgart). En est extrait "Le don du poème", que vous pourrez lire ci-après.
Pour mémoire, les éditions José Corti l'ont accueilli dans sa soixantième année, en 1990, avec Moins que glaise ; à ces mêmes éditions figurent aussi des ensembles de notes et de réflexions (dont La rumeur de toutes choses, 2007), et des lectures critiques (Tracés d'incertitude, 2003) ; deux essais : Michel Leiris/André du Bouchet, en 2003. Le dernier recueil de poèmes paru aux éditions José Corti - ouvrage posthume lui aussi : En bref, paysage - est sorti quelques mois à peine avant La nuit moins profonde. -
"Lettre à Fernand Dumont" de Paul Colinet (avec un dessin de F. Dumond), éditions Les Marées de la nuit, coll. Le bâton rompu, 15 juin 1988, 8 pages, 220 exemplaires numérotés
La courte existence de Fernand Dumont fut une pure expérience surréaliste. Né à Mons en 1906, la lecture du Manifeste a sur lui une importance décisive, comme la rencontre avec André Breton deux ans après. De son vivant, ne paraissent que les poésies d’À ciel ouvert (éditions des Cahiers Rupture, La Louvière, 1937), les contes de La Région du cœur (éditions du Groupe surréaliste en Hainaut, Mons, 1939) et Le Traité des Fées (Ça ira, Anvers, 1942).
Dans une lettre à Achille Chavée, datée du 13 juillet 1939, il dit vouloir adjoindre aux deux premiers ouvrages une étude, La dialectique du hasard au service du désir, à laquelle il travaille depuis l’année précédente et qui pourrait clore le "cycle subjectif". Il en achève l’écriture en avril 1924. Le 15 du même mois, il est arrêté à Mons par la police allemande. Il écrit alors le cycle de poèmes La Liberté (éditions de Haute Nuit, Mons, 1948) et son livre-testament, L’Étoile du berger (Labor, Bruxelles, 1955). Il meurt autour du 15 mars 1945 dans le camp de Bergen-Belsen, où est morte la même année Anne Frank, un mois avant la libération de celui-ci par les troupes britanniques.
Dialectique du hasard au service du désir, préfacé par Louis Scutenaire, avec un portrait par Max Servais, est le titre de l'anthologie qui lui est consacrée - Brassa éditeur, Bruxelles, 1979 (292 pages).Sa correspondance avec Paul Colinet (1898-1957), surréaliste belge lui aussi, n'est que très rarement mentionnée. Ce sont les éditions Les Marées de la nuit qui, les premières, en ont fait état. La lettre que vous pourrez lire ci-après a été écrite par Paul Colinet le 7 avril 1942, soit huit jours avant l'arrestation de Fernand Dumont au tribunal de Mons.