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Diérèse et Les Deux-Siciles - Page 87

  • "L'Autre Visage" de Christian Bobin, éditions Lettres Vives, coll. Entre quatre yeux, avril 1991, 68 pages, 79 F

    Lesdites éditions étaient alors implantées au cœur de Paris (4 rue Beautreillis), c'était avant la disparition de Michel Camus qui a résidé à cette adresse jusqu'à sa mort fin janvier 2003.
    Pour Christian Bobin, L'Autre Visage a été son troisième livre publié aux Lettres Vives, l'essentiel de son œuvre avait paru aux éditions Fata Morgana, la fameuse "fée Morgane" qui a vu éclore ou se confirmer tant de talents. Le 20 avril de cette année-là, le manuscrit de "Liberté" (Paul Eluard) étaient mis aux enchères à Drouot :

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    emblème de toute mon adolescence où je découvrais que le poème peut durer bien au-delà de lui-même.
    J'étais allé voir, toujours en cette année-là, Christian B. lire ses poèmes à la librairie José Corti (lui qui fut le résistant que l'on sait), nous étions si à l'étroit que j'avais dû me hisser jusqu'à la mezzanine. Un public nombreux, un journaliste lui reprochait déjà son angélisme, au poète, oubliant au passage de faire mention de ce mystère où puise continument la poésie, ce mystère passé à la trappe quelquefois par nos universitaires désireux de couler dans un moule logique ce qui les dépasse "un peu"... je vous laisse compléter.
    En bref, voici le sixième chapitre de L'Autre visage (qui en compte dix), à lire dans un jeu continuel entre le "nous" - celui attaché à l'autre visage, fruit d'un monde imaginaire et rêvé tout à la fois - et le "vous" qui renvoie à l'état de notre monde, comme dévié de nos désirs premiers, de nos attentes laissées pour compte. Le "nous" étant somme toute un "vous" contrecarré :

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  • Le courrier des lecteurs : à propos de "Diérèse" 83, Hiver-Printemps 2022, 314 pages, 15 €

    Comme vous l'avez compris en lisant le chapitre "Rubrica" in D.83, m'intéressent les réactions à chaud, voire les analyses des auteurs ou lecteurs de Diérèse. Lettres ou courriels qui ont mon estime, j'en ai sélectionné ici deux en les restituant tels quels, signes de la vie même de cette publication, indépendante (et non subventionnée).

    Pour commencer, un traducteur que vous avez pu apprécier dans ses traductions de Pouchkine et qui a su se pencher attentivement in D.83 sur l'œuvre de Carlos Nejar, un poète mal connu dans l'Hexagone ; un bel ensemble donc, choisi par ses soins, publié en bilingue, dans ce numéro qui vient clôturer les vingt-quatre années d'existence de la revue. S'y exprime aussi un lecteur/auteur - avec mes remerciements pour ces échanges, bien venus. 
    A dire vrai, un travail qui me passionne toujours autant, par ses imprévus, ses heureuses surprises comme celle d'avoir pu publier dans cette livraison quelques pages inédites de Thierry Metz : avec, faut-il le souligner, toute ma gratitude à Françoise M., qui fut la femme du poète.

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  • Une lettre inédite de Franz Kafka à Robert Klopstock (7 avril 1924)

    Cette lettre, ici traduite, a été adressée par Franz Kafka depuis le sanatorium "Wiener Wald", à Ortmann (en Autriche) à Robert Klopstock, "ange gardien" des derniers jours de Kafka qui décède le 3 juin 1924 à Kierling : missive écrite donc deux mois à peine avant sa mort, en toute conscience que ses médecins n'osaient même plus lui dire la vérité.

    C'est en 1921, dans le sanatorium de Matliary que les deux hommes se rencontrèrent : leurs goûts littéraires et philosophiques (notamment Kierkegaard), leur judéité, leurs situations financières précaires et leur santé pareillement affectée par la tuberculose, les rapprochèrent au point de les rendre inséparables. Se développa dès lors entre eux une relation de nature quasi-filiale: Robert Klopstock était un étudiant en médecine désargenté, et Franz Kafka fit son possible pour l'aider à venir poursuivre ses études à Prague et lui apporter un soutien moral dans ses épreuves. De son côté, Robert Klopstock s'inquiétait de la santé de Kafka, lui envoyait lettres et colis quand celui-ci était loin de Prague, et vint l'assister dans les dernières semaines de sa vie au sanatorium de Kierling. Ce qui fit écrire à Franz Kafka, peu de temps avant sa mort : "Je sais par expérience qu'on est soutenu par [Klopstock] comme dans les bras de l'ange gardien".

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