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Diérèse et Les Deux-Siciles - Page 19

  • "La cillée des eaux", un poème de Daniel Martinez

    Sous l'ovale du saule et sur le sentier
    de si fines herbes en larmes
    un ciel comme du thé délivrant de leur poids
    de vieilles couleurs poudreuses
    fondues dans l'apesanteur


    Tu avances là jusqu'aux signes insignifiants
    jusqu'à la cillée des eaux
    et ce qui bat drapé de peu de mots
    compose l'ombre double
    celle qui te précède
    accompagne celle qui te suit
    étreint la terre meuble


    Le monde ainsi s'écrit mètre après mètre
    et l'instant que tu crois vivre
    tremblant respirant entouré
    du chœur muet parfaitement immobile
    d'une substance diurne 
    s'élève vers le grandiose
    que tisse et détisse l'automne
    tout un arrière-pays mental
    flux de doucereuse mélancolie


    Guillaume n'est pas loin
    son Automne malade et adoré
    ne méritait-il pas le féminin
    qu'importe il y aura toujours à effeuiller
    le limitrophe et le lointain
    un rayon d'eau perçant 
    les mains du Hasard
    qui puisent à leur amont
    et s'inventent l'aval


    Que te reste-t-il à saisir au juste
    si ce n'est la rouge vigne vierge
    aux ailes mouillées aux veines salivantes
    la bouche violette des liserons
    ou l'odeur d'encre de l'imprimerie voisine
    dolente roue des pages tournées
    une à une jusqu'au cri fluté
    du courlis cendré
    tel un hochement d'assentiment


    Daniel Martinez

    20/10/24

  • "Jours ordinaires", de Yves Simon, éditions Grasset & Fasquelle, janvier 1989, 80 pages, 48 F

    C'est en Haute-Marne, à Choiseul, que naît Yves Simon le 3 mai 1944. Il passe une enfance rêveuse dans les Vosges entre un papa cheminot, André, et une mère infirmière, Yvonne. Le métier de son père lui permet de voyager gratuitement. Bourlingueur en herbe, il a ainsi l'occasion de découvrir Paris et de nombreux coins de France. Lorsqu'il a 15 ans, il navigue déjà entre musique et littérature. Ses passions et centres d'intérêt sont nombreux et d'essence plutôt artistique.

    Musicien - ma post adolescence a été bercée par son titre "Ma jeunesse s'enfuit" - romancier, poète à ses heures (Le Souffle du monde, éd. Grasset, 2000), le Prix Médicis lui est décerné pour "La Dérive des sentiments" (éd. Grasset, 1996). J'ai choisi l'un de ses livres le moins cité, qui compte pourtant dans son œuvre : une sorte de Journal, soixante-six notations au fil de l'eau, non datées, sans cohérence apparente mais indirecte, où le poète qu'il est laisse défiler devant nos yeux des instants de vie, des instantanés au sens quasi photographique du terme.

    Voici :

     

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  • "Les Cahiers du Sud", numéro 236, 408 pages, 25 novembre 1941, 50 F, ouvrage intitulé : "‎Message actuel de l'Inde. Œuvres et études"

    Bonjour à tous et à tous, la suite de cette présentation adviendra dans quelques jours, suite à un programme fort chargé de votre serviteur...

    Présentation donc d'un numéro spécial des Cahiers du Sud, sous la direction de Jacques Masui, Jean Herbert et René Daumal. Une revue marseillaise sise au 10 Cours du Vieux-Port et qui a accueilli tout au long de son existence de grands noms. Contrairement à la NRF, cette publication a su rester fidèle à ses principes durant la Seconde Guerre mondiale, et c'est tout à son honneur.

         Comparée à l'Occident, l'Inde est, dans cette livraison des Cahiers du Sud, conçue comme un réservoir de spiritualité. Jean Herbert (1897-1980), d’abord disciple de Sri Aurobindo, qu’il rencontre en Inde en 1934, s’installe en Suisse et devient l’introducteur de la spiritualité indienne vivante dans l’espace francophone européen mais ne trouve aucun éditeur stable pour ses traductions paraissant à partir de 1937. Jacques Masui (1909-1975), actif au sein de la revue bruxelloise “Hermès” et qui coordonnera à Marseille en 1941 le numéro spécial des “Cahiers du Sud” intitulé “Message actuel de l’Inde”, dans une forme de résistance spirituelle où brillent les noms de tout ce que la France, en marge des indianistes professionnels, compte alors d’amoureux de l’Inde : Jean Grenier, Émile Dermenghem, Lanza del Vasto, Jean Herbert ou René Daumal, qui l’aide en outre à concevoir le numéro dans sa globalité..." (Guillaume Bridet, L'événement indien de la littérature française, 2014).
         Au sommaire, des œuvres et études de Jacques Masui, Jean Herbert, René Daumal, Shankaracharya, Chandidas, Ravidas, Ramakrishna, Vivekananda, Aurobindo, Rabindranath Tagore, Mahatma Gandhi, Kamir, Pratima Tagore, Satyaryana, Swami Pavitrananda, Anilbaran Roy; Swami Siddheswarananda, Camille Rao, Prof. Akshaya Banerji, K. G. Mashruwala, Dr. G. B., Lizelle Reymond, Louise Morin, Humbert-Sauvageot, Prof. L. Barbillion, Emile Dermenghem, Lanza Del Vasto, F. Le Lionnais, Jean Grenier, Benjamin Fondane. ‎
         Ci-après, j'ai choisi un extrait d'étude intéressante d'un auteur indien,
    Satyaryana, non présenté dans cette livraison - mais qu'importe, lisons-le plutôt :

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