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  • "Jours ordinaires", de Yves Simon, éditions Grasset & Fasquelle, janvier 1989, 80 pages, 48 F

    C'est en Haute-Marne, à Choiseul, que naît Yves Simon le 3 mai 1944. Il passe une enfance rêveuse dans les Vosges entre un papa cheminot, André, et une mère infirmière, Yvonne. Le métier de son père lui permet de voyager gratuitement. Bourlingueur en herbe, il a ainsi l'occasion de découvrir Paris et de nombreux coins de France. Lorsqu'il a 15 ans, il navigue déjà entre musique et littérature. Ses passions et centres d'intérêt sont nombreux et d'essence plutôt artistique.

    Musicien - ma post adolescence a été bercée par son titre "Ma jeunesse s'enfuit" - romancier, poète à ses heures (Le Souffle du monde, éd. Grasset, 2000), le Prix Médicis lui est décerné pour "La Dérive des sentiments" (éd. Grasset, 1996). J'ai choisi l'un de ses livres le moins cité, qui compte pourtant dans son œuvre : une sorte de Journal, soixante-six notations au fil de l'eau, non datées, sans cohérence apparente mais indirecte, où le poète qu'il est laisse défiler devant nos yeux des instants de vie, des instantanés au sens quasi photographique du terme.

    Voici :

     

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  • "Les Cahiers du Sud", numéro 236, 408 pages, 25 novembre 1941, 50 F, ouvrage intitulé : "‎Message actuel de l'Inde. Œuvres et études"

    Bonjour à tous et à tous, la suite de cette présentation adviendra dans quelques jours, suite à un programme fort chargé de votre serviteur...

    Présentation donc d'un numéro spécial des Cahiers du Sud, sous la direction de Jacques Masui, Jean Herbert et René Daumal. Une revue marseillaise sise au 10 Cours du Vieux-Port et qui a accueilli tout au long de son existence de grands noms. Contrairement à la NRF, cette publication a su rester fidèle à ses principes durant la Seconde Guerre mondiale, et c'est tout à son honneur.

         Comparée à l'Occident, l'Inde est, dans cette livraison des Cahiers du Sud, conçue comme un réservoir de spiritualité. Jean Herbert (1897-1980), d’abord disciple de Sri Aurobindo, qu’il rencontre en Inde en 1934, s’installe en Suisse et devient l’introducteur de la spiritualité indienne vivante dans l’espace francophone européen mais ne trouve aucun éditeur stable pour ses traductions paraissant à partir de 1937. Jacques Masui (1909-1975), actif au sein de la revue bruxelloise “Hermès” et qui coordonnera à Marseille en 1941 le numéro spécial des “Cahiers du Sud” intitulé “Message actuel de l’Inde”, dans une forme de résistance spirituelle où brillent les noms de tout ce que la France, en marge des indianistes professionnels, compte alors d’amoureux de l’Inde : Jean Grenier, Émile Dermenghem, Lanza del Vasto, Jean Herbert ou René Daumal, qui l’aide en outre à concevoir le numéro dans sa globalité..." (Guillaume Bridet, L'événement indien de la littérature française, 2014).
         Au sommaire, des œuvres et études de Jacques Masui, Jean Herbert, René Daumal, Shankaracharya, Chandidas, Ravidas, Ramakrishna, Vivekananda, Aurobindo, Rabindranath Tagore, Mahatma Gandhi, Kamir, Pratima Tagore, Satyaryana, Swami Pavitrananda, Anilbaran Roy; Swami Siddheswarananda, Camille Rao, Prof. Akshaya Banerji, K. G. Mashruwala, Dr. G. B., Lizelle Reymond, Louise Morin, Humbert-Sauvageot, Prof. L. Barbillion, Emile Dermenghem, Lanza Del Vasto, F. Le Lionnais, Jean Grenier, Benjamin Fondane. ‎
         Ci-après, j'ai choisi un extrait d'étude intéressante d'un auteur indien,
    Satyaryana, non présenté dans cette livraison - mais qu'importe, lisons-le plutôt :

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  • "Le bâtis du temps", poème de Daniel Martinez

                                                                     à Jean-Paul B.

    La Croix du Sud décline sur l'horizon 
    la barre de l'aube apparaît déjà
    par la campagne noire

    il fait jour au moment
    où tu atteins le petit clos
    et toute la grande plaine s'envole alors 
    jusqu'aux quatre horizons
    puis se tourne en infime poussière 
    que les vents par moments balaient
    des silhouettes de blanc vêtues passent sur le fond
    franchissant la pénombre des cyprès 
    plus hiératiques que des pyramides
    plus énigmatiques que des obélisques
    baignés dans la transparence d'un ambre liquide
    pareil à la 
    lumière d'un antre marin
    fondu aux racines chromosomiques des astres


    Entre les miroirs confrontés
    tant d'êtres probables sans lieu précis
    sinon l'attente du sens en instance
    entre nous-mêmes et le réel
    moment de grâce où les choses soudain
    se délient s'expliquent l'une par l'autre
    sans le cortège des peines
    ni celui d'un destin caché
    mais sous l'éclat des soies profondes 
    livrées aux lignes d'une vie 
    passée à quêter le bâtis du temps
    dessous la robe d'eau volatile
    et les rires étouffés d'un autrefois
    remisé sous les arbres
    qui te saluent de loin


    Daniel Martinez