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"Le bâtis du temps", poème de Daniel Martinez

                                                                 à Jean-Paul B.

La Croix du Sud décline sur l'horizon 
la barre de l'aube apparaît déjà
par la campagne noire

il fait jour au moment
où tu atteins le petit clos
et toute la grande plaine s'envole alors 
jusqu'aux quatre horizons
puis se tourne en infime poussière 
que les vents par moments balaient
des silhouettes de blanc vêtues passent sur le fond
franchissant la pénombre des cyprès 
plus hiératiques que des pyramides
plus énigmatiques que des obélisques
baignés dans la transparence d'un ambre liquide
pareil à la 
lumière d'un antre marin
fondu aux racines chromosomiques des astres


Entre les miroirs confrontés
tant d'êtres probables sans lieu précis
sinon l'attente du sens en instance
entre nous-mêmes et le réel
moment de grâce où les choses soudain
se délient s'expliquent l'une par l'autre
sans le cortège des peines
ni celui d'un destin caché
mais sous l'éclat des soies profondes 
livrées aux lignes d'une vie 
passée à quêter le bâtis du temps
dessous la robe d'eau volatile
et les rires étouffés d'un autrefois
remisé sous les arbres
qui te saluent de loin


Daniel Martinez

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