"Nicéphore, cahier de photographies", où l'on découvrirait une photographie inédite d'Arthur Rimbaud ?
Un expert en photographie ancienne, Serge Plantureux, est persuadé d’avoir mis la main sur une photo authentique du poète Arthur Rimbaud, prise en 1876 à Vienne. Celle-ci, prise par un photographe viennois, Ignaz Hofbauer, suscite néanmoins la controverse auprès d’autres spécialistes.
« Je pense que cette photo vaut la peine que je lui aie consacré plusieurs mois de ma vie car il n’y en a pas beaucoup de ressemblantes avec Rimbaud. Et là, c’est lui, ou c’est un sosie », détaille Serge Plantureux, persuadé de sa découverte. Cet expert français en photographie ancienne pense avoir déniché un cliché inédit du poète Arthur Rimbaud.
Serge Plantureux, qui a publié son enquête fouillée dans sa revue Nicéphore, cahier de photographies, se rendra prochainement à Vienne, sur les pas du jeune prodige.
D’après les dires de Serge Plantureux, la photo ci-dessous aurait été immortalisée à Vienne (Autriche), en 1876. Des concordances physiques et un passage confirmé en Autriche. On peut y voir un jeune homme élégamment vêtu. S’il s’agissait réellement de Rimbaud, cela voudrait dire qu’il aurait 21 ans sur la photographie. Selon Serge Plantureux, tout concorde : la longueur des cheveux, par rapport à un enterrement de décembre 1875 où il est apparu crâne rasé. La taille (Rimbaud mesurait 1,80 m) en la comparant avec celle des meubles. La forme du crâne, des oreilles, la stature, la longueur du bras, les éléments du visage ; et, si Rimbaud avait les yeux bleus, le négatif aurait été retouché pour qu'il ait les yeux sombres. Ce qui ne surprend pas vraiment, au regard du tableau de Fantin-Latour (toujours cité par Verlaine), "Un coin de table", où l'artiste a bruni les yeux d'Arthur Rimbaud.
Pour prouver qu’il s’agissait bel et bien de son homme, Serge Plantureux expose un autre argument. L’expert français a retracé le parcours du jeune poète en mars 1876, date à laquelle la photo aurait été prise selon lui. Or, il s’avère qu’un quotidien viennois du 29 février 1876 a relaté dans ses colonnes qu’un certain Arthur Rimbaud s’était fait détrousser d’une somme considérable (500 francs-or). Le turbulent poète, dont le voyage vers l’Orient s’arrête là, va rester pour enchaîner les petits boulots et retrouver ses voleurs. Mais fin avril, il se fait reconduire à la frontière et doit rentrer dans sa ville natale, Charleville-Mézières.
Fleurs
D’un gradin d’or, - parmi les cordons de soie, les gazes grises, les velours verts et les disques de cristal qui noircissent comme du bronze au soleil, - je vois la digitale s’ouvrir sur un tapis de filigranes d’argent, d’yeux et de chevelures.
Des pièces d’or jaune semées sur l’agate, des piliers d’acajou supportant un dôme d’émeraudes, des bouquets de satin blanc et de fines verges de rubis entourent la rose d’eau.
Tels qu’un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses.
Arthur Rimbaud, in Illuminations