Diérèse et Les Deux-Siciles - Page 43
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Je vous ai déjà parlé du romancier et poète Michel Fardoulis-Lagrange, précisément de son recueil Elvire, figure romantique, paru aux éditions Hôtel Continental, en 1986. Né le 9 août 1910 au Caire - tout comme Edmond Jabès, en 1912-, lui de parents grecs : Michel Fardoulis, après des études au Lycée français, s'est retrouvé à Paris à l'âge de dix-neuf ans (, où il vit alors dans une grande misère. Il finira par obtenir la nationalité française en 1986, soit huit ans avant son décès (à Paris, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière).
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Vue par Raymond Beyeler, la "Vénus endormie", une huile sur toile de Giorgione (108,5 x 175 centimètres), peinte vers 1510
Raymond Beyeler, un auteur accueilli dans le quatre-vingt dixième numéro de Diérèse, y a composé un poème sur le célèbre tableau de Giorgione, un peintre de la Renaissance italienne :
Vénus endormie, huile sur toile de Giorgione (108,5 x 175 cm)
Il m'a informé par ailleurs de l'histoire de ce tableau, qui vaut le détour, voici ce qu'il en dit :
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"Mesure de la Terre", de Pierre Torreilles, éditions GLM, novembre 1966, 52 pages, 480 exemplaires
Dans son mémoire de master soutenu en juin 2009, Sandy Rémy évoque ainsi Guy Lévis Mano, talentueux éditeur qui a publié, entre autres, Mesure de la Terre, de Pierre Torreilles :
"De ses débuts dans des revues en 1923 jusqu’à l’arrêt de ses éditions en 1975, Guy Lévis Mano a tenu bon contre son temps afin de « [donner] un empire à la poésie ». Il y est parvenu parce qu’il concentrait en lui les « atouts perpétuels » et nécessaires à l’édification de cet empire : GLM était en effet poète, imprimeur-typographe et éditeur. La plupart du temps seul au travail dans son petit atelier de la rue Huyghens à Paris, quoique sans cesse visité par ses amis, auteurs et admirateurs, Guy Lévis Mano a consacré sa vie à offrir au texte poétique l’habitacle et l’habillage les plus nobles. Les cinq cent cinquante-trois éditions recensées par Antoine Coron dans son excellente bibliographie Les éditions GLM : Guy Lévis Mano, 1923-1974 (catalogue édité par la Bibliothèque nationale en 1981) sont ainsi le fruit d’un labeur passionné. Et pour qui connaît un peu les grands noms de la poésie et de la peinture qui ont porté le XXe siècle, comment ne pas reconnaître au premier coup d’œil le prestige du catalogue GLM ? Paul Éluard, Maurice Blanchard, Alberto Giacometti, André Breton, René Char, André Masson, Joan Miró, Andrée Chedid, ne sont que quelques-uns de ces artistes, d'ailleurs arbitrairement cités..."Quant à Pierre Torreilles, c'est en ces termes qu'en parlait le regretté Patrick Kéchichian, chroniqueur infatigable de poésie dans Le Monde des livres et qui a laissé, soulignons-le ici, un grand vide :
"Sa parole poétique, à la fois ascétique et obstinée, est abrupte, escarpée comme un chemin de montagne, animée par un souffle retenu, une volonté de nommer la "parole manquante" de notre présence au monde. "L'épiphanie du visible met au jour l'énigme du voir", affirmait-il.
Sans se confondre avec la quête philosophique - il prenait soin de distinguer les deux ordres d'expression -, son art poétique ne se comprend qu'en fonction du souci et de l'interrogation qui sous-tend cette quête. "C'est à partir de ce qui est perceptible, de ce qui apparaît dans le poème et de ce qui le fait apparaître que la philosophie est interrogée, et non l'inverse", soulignait-il."Voici maintenant quatre pages extraites de Mesure de la Terre :