Journal - Page 26
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L'Avancée
L’air s’est empli de présences aériennes
L’été n’est plus buisson chargé de baies
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"La ville du dedans", pour accompagner la naissance du jour
La chaleur du sommeil dissoute dans l'ombre des grands cèdres
tu frisonnes d'être ainsi à la lisière du regard
parmi les apparences apparence toi-même
poreuse cette peau qui rend par transparence
tout ce qui passe à contre-mort
avec le bonheur des uns pas loin
de ceux qui s'inventent une voie
que l'espace absorbe à mesure
La ville du dedans est ainsi faite
de joyaux décomposés d'images-traces
prises dans les bogues des miroirs où se tiennent
les eaux initiales de l'instant à l'instant
tout arrive tu t'assieds au bord du grand vaisseau
traversant les heures sans façon
tu suis la durée de vie d'une vague
là-même où flottent des paillettes d'or
vêtues de bleu doublées de nuit
que nous découvrons à deux maintenant
où sable verre et cristal se conjuguent
aux dix mille parcelles de la vie
qui ne tient plus qu'à un fil
là-même où la flamme soufflée
s'en est allée
Daniel MartinezPS : Il s'agit là de la première version du poème, retouchée pour sa publication dans le prochain numéro de "Diérèse". J'ai tenu ainsi à en garder la trace et à en assurer la visibilité aux lecteurs.
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"D'avant la soif et d'après l'eau", poème du jour
Oublié de toi-même pour n'être plus
qu'un signe de feu entre mille dans l'immobile miroir
parc de la Brèche aux loups à contempler le tracé
d'avions dans la ciellée à les entendre prendre de l'altitudeSur le tapis des pas la terre est un sillage
me font remarquer Gaëlle et Diane
à tes côtés là tout près le soleil quête l'horizon
derrière les pavillons tandis que bondissent
entre les herbes remuées des grenouilles
de si petite taille sous le babil de la lumièreOn ne saura quoi se récuse
dans la retenue du cœur
vivre c'est l'architecture que les yeux gardent en mémoire
la robe et la crinière du peintre d'avant la soif et d'après l'eau
il fait doux les cirrus nous semblent
flocons de l'au-delà
il n'est rien à cette heure pour nous en détournerMais que dire que faire qu'inventer pour satisfaire
le désir d'éternité sans cesse contrarié
l'air violet tremble dans le silence
plus rien que l'image sans cesse répétée
de ce départ sans retour possible
à même le monde transpercé par le temps
Daniel Martinez