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  • "Dans l'attente", un poème de Daniel Martinez

    Le réel se dédouble disperse ses brindilles
    dans la cavité des mains
    calligraphie tes lèvres ouvre
    la paroi du vide au fil du moindre souffle
    le désir enfin indistinctement

    Lorsque chacun est seul
    avec sa propre manière
    qui est matière surgie
    sur le sable blanc de la toile
    qu'il éparpille ses multiples visages


    sur le givre de ce matin
    fluorescent dans la lumière
    une ouate une nostalgie silencieuse
    une attente figée
    qui unifie les nuances les plus opposées
    ne laissant à voir
    que le moins d'elles-mêmes

    La terre devant toi qui toujours se retire
    sans phrases presque au ras des choses
    tu penses à la sédimentation des secondes
    des minutes des heures
    à une vérité du temps
    de tous les départs
    vers un ailleurs improbable


    et çà et là le papier griffé des ronces
    en leurs savantes combinaisons
    impassibles et graves
    rêches et pauvres
    le hasard y a cours
    une maille à l'endroit une maille à l'envers

    Elles retracent ainsi la part de vie d'un homme
    dont on mesure habituellement l'histoire
    montant et se modulant
    pour s'infléchir après
    une tombée courbe vers la plaine
    où formes et couleurs ensemble confondues
    reviennent à se compliquer


    Daniel Martinez

  • "Voyage", un poème de Daniel Martinez

    D'une feuille ramassée en forêt
    belle entre toutes
    un insecte avait écrit sa longue phrase
    et le froid m'envahit alors face
    au miroir ainsi révélé
    selon le peu d'ici
    des herbes vertes tout autour
    gravaient le sein pauvre  de celle
    qui m'avait donné la vie
    sous l'abri du ciel j'ai respiré son haleine
    il y avait des cheveux collés aux ombres
    ici ou là courant entre les pierres
    un oiseau vint à traverser le bosquet
    quel est-il évanoui au bord de l'être
    à même les ramures agitées
    et les ronces fugaces


    Tout frémit à présent
    échardes broussailles
    en la clairière traversée

    là-bas les bogues d'un châtaignier
    t'ont blessé les mains et
    à chaque fois l'air
    dont le nom est visible
    aura redéfini la forme du monde
    entraîné soit-il
    par les murmures alentour
    au fil du chemin qui se perd
    sous les eaux du dessus

    Daniel Martinez

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