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William Carlos Williams a reçu en le Prix Pulitzer de poésie à titre posthume, pour le recueil Tableaux d'après Breughel et autres poèmes publié l'année précédente. Une poésie non lyrique, aimantée par le sujet, volontairement descriptive et portée par l'intention de faire sens. La découpe des vers, caractéristique, capte l'attention et fluidifie un rendu sans le musicaliser pour autant, à mi-chemin de la prose poétique. Dans la préface de son "grand œuvre", Paterson (du nom d'une ville ouvrière du New Jersey), il écrit :
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"Riveraines", Daniel Martinez
C'est verte que je te veux disait-il
peinture vivante descendue
aux sangs mêlés de nos légendes
ici et là les illusions permises
les anciennes soifs décriées
tout concourt au cœur lourd
et revient à l'éclat perdu
plus que Soleil et son bestiaire
le feu sommeille parmi les roches revenantes
sur l'ocre de la terre vers les empreintes
de ces pas qui creusent en toi
la question restée sans réponse
et sa vague d'or blanc
d'une lenteur nuptiale
ouvre des lèvres bleues
L'envers de la peau rayonne
d'une soudaine jeunesse
une rumeur enfantine de voix
venues d'on ne sait où
une poignée de brindilles
devenues bouquet d’étincelles
dans le tournoiement du regard
les moissons s'épandent
et le présent tout juste paru se dérobe
comme un poème insaisissable
un livre d'heures des lumières
où remonter à contre-courant
le tracé d’un très lent éclairet suivre la trame des mots
qui l’animent sans fin
Daniel Martinez -
Commenté par Gérard de Cortanze : "Sébastien, l'enfant et l'orange", de Michel Fardoulis-Lagrange, éditions Le Castor astral, 1986, 174 pages, 68 F
Je vous ai déjà parlé du romancier et poète Michel Fardoulis-Lagrange, précisément de son recueil Elvire, figure romantique, paru aux éditions Hôtel Continental, en 1986. Né le 9 août 1910 au Caire - tout comme Edmond Jabès, en 1912-, lui de parents grecs : Michel Fardoulis, après des études au Lycée français, s'est retrouvé à Paris à l'âge de dix-neuf ans (, où il vit alors dans une grande misère. Il finira par obtenir la nationalité française en 1986, soit huit ans avant son décès (à Paris, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière).
Signalons au passage qu'il a dirigé une revue de référence, "Troisième Convoi" qui compte à son actif 5 numéros, parus en 1945, 46, 47 et 1951. Les volumes en question ont accueilli dans leurs colonnes des écrivains tels qu'Arthur Adamov, Antonin Artaud, Yves Bonnefoy, René Char, Charles Duits, Michel Fardoulis-Lagrange, Roger Gilbert-Lecomte, Jean Grenier, Georges Henein, Georges Lambrichs, Francis Picabia, René de Solier...
Premier livre de Michel Fardoulis-Lagrange, "Sébastien, l'enfant et l'orange" date de 1942 et porte la bande d'annonce : « Des éléments obscurs de la sensibilité à l'expérience vitale ». Cet ouvrage lui valut d'emblée la sympathie de ses pairs. Ce tout premier roman sera réédité par les éditions du Castor Astral en 1986 et en juillet 2003.Voici à présent ce qu'en a dit Gérard de Cortanze :