"Riveraines", Daniel Martinez
C'est verte que je te veux disait-il
peinture vivante descendue
aux sangs mêlés de nos légendes
ici et là les illusions permises
les anciennes soifs décriées
tout concourt au cœur lourd
et revient à l'éclat perdu
plus que Soleil et son bestiaire
le feu sommeille parmi les roches revenantes
sur l'ocre de la terre vers les empreintes
de ces pas qui creusent en toi
la question restée sans réponse
et sa vague d'or blanc
d'une lenteur nuptiale
ouvre des lèvres bleues
L'envers de la peau rayonne
d'une soudaine jeunesse
une rumeur enfantine de voix
venues d'on ne sait où
une poignée de brindilles
devenues bouquet d’étincelles
dans le tournoiement du regard
les moissons s'épandent
et le présent tout juste paru se dérobe
comme un poème insaisissable
un livre d'heures des lumières
où remonter à contre-courant
le tracé d’un très lent éclair
et suivre la trame des mots
qui l’animent sans fin
Daniel Martinez