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"Une porte à tambour
Voici encore deux poèmes de Gérard Macé, parus dans Promesse, tour et prestige (éd. Gallimard, 2009) :
ressemble à celle des étoiles (une haleine qui devient sonore,
Le linguiste et le jongleur, sans le savoir
il faut se souvenir de cent ans de sommeil
Puis abandonner à son sort
Avec les êtres et les choses
Plus loin dans le temps, nous retiendrons entre tous ce recueil de l'auteur, à petit tirage (49 exemplaires sur BKF Rives) : Tête-bêche, illustré pour les exemplaires de tête par Pierre Alechinsky. Publié à Paris par Marchant Ducel (soit Franck André Jamme) en juin 1987, il a été imprimé au Pontet par Jean-Pierre Barnaud et Gilles Couttet. Trente-et-un des exemplaires de ce livre d'artiste sont rehaussés d'une encre de Pierre Alechinsky, signée par l'artiste.
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"Le Château", de Franz Kafka, traduit par Alexandre Vialatte, éd. Gallimard, coll. Du monde entier, 1948, 255 pages
Un livre phare, commenté par René Noël :
K se place d'abord dans une situation de conflit, de combat et s'apprête donc à subir des contradictions qui mèneront à des situations où l'une ou l'autre des parties sera gagnante, perdante, mais toujours de manière intermittente, si bien que si un but est recherché, celui-ci sera toujours remis en question.
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K se place de suite face à l'impossible en sachant que le but recherché est souvent flou, contradictoire, inaccessible, voire méprisable.
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Le doute (remise en cause de l'absolu, de la vérité, de la justice, de l'esprit de communauté...)
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Se plaçant en position d'affrontement, voulant forcer le passage, mettant en jeu toute son énergie, ses pensées et forces physiques tendues vers le haut (verticalité), K doit affronter une force d'inertie d'autant multipliée, qu'il se trouve de personnes vivant dans le village (horizontalité) ; luttant sur les deux fronts : sa fatigue.
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Tout le roman repose sur cette situation initiale, tout est décrié, joué : si apparemment l'absolu n'existe qu'en tant que béance indécise, chaque possibilité semble renvoyer sans cesse à une vérité sans cause : destin (et le destin comprend aussi bien le succès que l'échec, se moque qu'il y ait succès ou échec, puisqu'aussi bien le destin opprime ou laisse libre le hasard, confirme et affirme à volonté doute et certitude logique jusqu'à l'absurde).
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Ici se joue (jeu de cubes) la vie de tous les personnages, et les questions de la vie en communauté et de la solitude.
K est isolé, trouve des alliés, mais au fur et à mesure de ses rencontres, s'aperçoit que chaque personne est en elle-même l'absolu qu'il traque (jusqu'à l'épuisement de ses forces), ou peut le mener sur le chemin de cet absolu, mais que personne ne parviendra à véritablement l'aider, car chacun est SEUL, et c'est l'absolu lui-même (représenté par le Château) qui entretient cette solitude (par la force des choses). Puisque si une communauté parfaite existait, alors nul ne serait besoin de considérer un absolu et un monde relatif qui dans le roman ne peuvent fonctionner que comme deux phalanges d'un même doigt séparées par une tierce phalange (sans but, sans espoir et sans déréliction, non pas inerte, mais servile sans excès : le monde même de l'administration : ses agents et ses plaignants, petits dieux et petits hommes...)* * * * *
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"Il y a dans l'air, ce matin, l'odeur inimaginable des roses du Paradis." Jorge Luis Borges
De prisa
« Le beau tient dans un cercle… »
Esther Tellermann
Comme les voltes et tourments
de la fuyante pesanteur
flamme liquide elle est
dédicace aux moires de la langue
palais de glace où dérive
l’écho d’un rire fièvre vive
dans le dedans là où
panache de l’iris
rayonnent loin des rimes
des bateaux sans âge
l’or gris à la rive fait mirage
ravive dans ce fragment d’espace
les froides dentelles des amandiers blancs.
Venez senteurs, moiteurs jusqu’au centre
spires & sèves à la périphérie
éclair silencieux veines courant sur les sables
bruissantes aux rouges fontaines,
tissus de vie sur la travée de pierre.
Du noir-vert à la cire la plus translucide
l’univers des choses
est l’instant du présent qui nous manque.
Sous le chiffre des pas une lampe d’éveil
l’âme lisse du bronze
coulée dans le bleu de la bouche
et que dire de plus
au soir du lendemain ?
Les premiers oiseaux du crépuscule.
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