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Romancière, auteure de dix-sept romans, dont le premier, Splendid Hôtel, fut publié aux éditions de Minuit en 1986, Marie Redonnet a aussi été éditée par POL, Grasset... Après avoir publié Diego aux éditions de Minuit (2005), un long silence s'en est suivi, qui a pris fin avec la parution au Tripode de La Femme au colt 45 dont le sujet est le suivant : L'Azirie est tombé sous le joug d'une dictature. Lora Sander décide de fuir le pays. Sa vie de comédienne est devenue impossible. Elle prend le chemin de l'exil et rejoint l'Etat limitrophe de Santarie, munie de son colt 45, car elle a choisi de rester libre.
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A compter du 7 mai, Bernard Pagès expose à la galerie Ceysson & Bénétière (à Saint-Etienne)
Pour 10 semaines, du samedi 7 mai au samedi 16 juillet 2022, Bernard Pagès expose dans la galerie Ceysson & Bénétière à Saint-Etienne, sise au 10 rue des Aciéries, qu'on se le dise !
Bernard Pagès, né à Cahors dans le Lot le 21 septembre 1940, est un sculpteur contemporain, qui a d'abord produit avec les artistes du groupe Supports/Surfaces pour le quitter en 1971 et poursuivre une œuvre indépendante de tout courant. Ses récentes expo personnelles :- 2010 FIAC, Jardin des Tuileries, Galerie Bernard Ceysson, Luxembourg
- 2008 Galerie Hambursin Boisanté, Montpellier
- 2006 Musée d´Art Moderne et d'Art Contemporain Nice, Nice
- 2004 Musée départemental de l’Oise, Carte blanche à Bernard Pagès, Beauvais Galerie Catherine Issert, Bernard Pagès, Saint Paul Arsenal, ancienne abbaye Saint-Jean-des-Vignes, Bernard Pagès, Soissons
- 2003 Espace Ecureuil, Œuvres récentes, Toulouse Maison des arts, Dérives de colonne, Malakoff Chapelle des Ursulines, Travaux récents, Quimperlé
- 2002 Château de Villeneuve/Fondation Emile Hugues, œuvres de 1966 à 2002, Vence Lithos/Maison de la Cure, Dessins, Saint-Restitut
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"L'œil caresse la forêt, jamais il ne s'y perd" - François Nourissier
Les bouleversements prévisibles liés à l'actualité internationale m'incitent à gagner en facteur temps sur la sortie du numéro 84 de Diérèse, initialement prévue en juin et qui devrait avoir plutôt lieu en mai, "le joli mois de mai", comme dans la chanson. Le temps historique s'accélère, chacun peut l'observer et le vivre à sa façon, distanciée ou pas - la mienne ne l'est pas trop, pour être franc.
Toujours est-il que l'élément culturel en cette année tout particulièrement pourrait finir par être avalé par son environnement, néfaste à son développement harmonieux, l'harmonie aurait-elle du fait même perdu droit de cité ? Espérer en l'avenir est pour l'heure la seule option possible, à défaut de pouvoir l'infléchir dans un sens favorable - et profitable à la fois. Pour soi, pour les autres, pour l'humanité qui se cherche.
Tout va très vite, oui : "Pour être heureux, ne pense pas !", m'écrivait Jules Mougin. Mais comment éviter de prendre feu face aux bateliers d'Apocalypse ? quand l'encre et le papier sur la feuille se tournent résolument vers le temps intérieur. N'y aurait-il, au fond, conflit de temps ?, au-delà des conflits d'intérêts, si vifs, si cruels, dans l'espace de la vie, démesurément courte au regard de ce que nous en attendons, de ce que nous serions en droit d'attendre d'elle.
Pour m'évader, je me reporte aujourd'hui aux pages manuscrites confiées à Diérèse par Matthieu Messagier, parmi les toutes dernières qu'il aient écrites. En page 8 (il y en a 24) :
"Les âmes des hommes
Souvent
Possèdent une douceur
Inversement proportionnelle
A la violence
Des reliefs et climats
Qu'ils habitent..."
Il est sorti de ce monde sans s'être aperçu que la violence de l'homme est tout aussi considérable que celle de la nature quand elle se déchaîne. Il valait mieux pour lui qu'il en soit ainsi, qu'il en soit resté au premier épisode, à cette histoire d'"Un homme (qui) marche sur un fil couvert de papillons de nuit" (David Gascoyne), afin de trouver s'il se peut l'équilibre. Au fond, la vie échappe aux vivants, même si elle ne les nie, elle efface sans remords l'avant à mesure et se maintient ainsi, comme puissance régnante. Ce n'est souvent que de cet avant que nous cherchons le sens, trop rapide le flux présent pour le décrypter en son entier quand il nous prend en lui, sans lui. Solitude foncière de l'homme.
On dit bien "tuer du temps", comme s'il fallait pour signifier son existence faire périr ce qui la sous-tend afin d'être. Cette équation de la vie, illustrée par Gauguin dans sa toile : "D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?", peinte à Tahiti lors de son second séjour sur l'île, à la toute fin du dix-neuvième siècle. Le peintre avait décidé de se donner la mort après l'avoir menée à son terme, cette fresque monumentale (131,9 cm x 374,6 cm) conservée de nos jours au Musée des Beaux-Arts de Boston. Voir le Temps, le représenter dans son déroulement serait-il in fine la transgression suprême, une mise à mort de soi, concomitante ? Aussi bien, dans cette rumeur physiologique qui nous fait écrire, de quelle part de nous-même, sciemment, nous privons-nous, jusqu'à plus soif ?... J'ai écrit il y a des années, en pensant tout du long à André Frénaud, le poème qui suit, ceux qui connaissent bien son œuvre verront auquel de ses livres il fait référence :