Diérèse 62
-
Michel Butor s'est amusé, avec cette épreuve d'artiste, à glisser un message que vous ne pouvez pas lire car il faut soulever (délicatement) le ruban vert qui maintient les deux collages sur le fond blanc. Le voici, ce message sibyllin, ou plutôt allusif :
-
"Diérèse" 62, mai 2014, 306 pages, 15 € - Présentation de Pierre Bergounioux, par Jean-Paul Bota
Un frêne immense aux flammes charbonneuses ; au-dessous, des crépis de feuilles pourpres. A ses côtés, d'autres frênes, moins hauts, distillent à travers un léger brouillard la danse de mèches entrecroisées jusqu'à l'extrême de leurs doigts fondus dans la cire. Les pompons d'un bouquet de noisetiers font des nervures de leurs mains des calligrammes variables à l'infini.. Les sombres braises serties de rubellites, chiendents, liserons carmin aux cannes brisées, coraux de trèfles reposent sur le sol :
Jean-Paul Bota
Pierre Bergounioux, Une vie
L’écrire-lire-souder-vivre dans les Carnets & Ailleurs
Pour des raisons qui touchent à mes origines, à ma destinée, j’ai ressenti le besoin d’y voir clair dans cette vie. La littérature m’est apparue comme le mode d’investigation et d’expression le moins inapproprié. Elle est porteuse, comme l’histoire, comme la philosophie, comme les sciences humaines, d’une visée explicative, donc libératrice. Elle peut descendre à des détails que les discours rigoureux ne sauraient prendre en compte parce qu’il n’est de science que du général.
Les notes quotidiennes ne diffèrent pas, dans le principe, de ce que j’ai pu écrire ailleurs. Les autres livres se rapportent aux lieux, aux jours du passé, le Carnet à l’heure qu’il est, au présent.
Pierre Bergounioux, Carnets de notes 2001-2010Ah ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous.
Victor Hugo, Les Contemplations