Une lettre de Pascal Ulrich, accompagnée du poème d'un jour
Le miroir moucheté ouvre l'enveloppe
de petites flammèches s'en échappent
les eaux noires entrent dans les eaux blanches
à l'insu de tout savoir le cristallin glisse esquisse
s'étonne dans toute la longueur des pins rouges
donnant le signal de l'ancre jetée
du côté du crépuscule là où
brûle la grande porte-fenêtre
un arc d'éther aux tempes allumé
Rien n'échappe à l'apparence des apparences
depuis le corps devenu souffle
même si l'on ne prolonge pas l'éclair
tu persistes sans signer
où de grands yeux las scellés
sont oiseaux à double empennage
à l'écoute du sable du vent qui va
décrypter ton demi-sommeil
pour en élargir sans cesse le champ
y découvrir l'extrême grain du moindre
face à l'Arbre haut du pays des Eaux vives
ainsi des rapports du hasard et de la pensée
quand elle s'ébroue face à la mort
face aux brillants débris de nos passions
de celles dont on a rêvé veine ou aorte ou sang noir
sur les feuilles immobiles qui se font bruit
Daniel Martinez