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Nuages fuyants de décembre, Daniel Martinez

Nuages fuyants de décembre


Effleurant note à note
Morgane et les ronds de sorcière
les vertèbres crispées de retenir
de part et d'autre de la vitre
ce que le silence de chacun couvre 
particules oiseaux transparents
ou stylet de givre au plus secret de soi
s'épuise la mémoire des couleurs


Tu es là Paul sous l'aube noire
qui ne me regarde pas
attendant de retrouver intubé
la respiration la première pierre du chemin
celle qui vient et se retire
derrière la corniche des années
dormiraient-elles dans leurs ailes
sans pesanteur


De longues dames suivent les remparts de sel
gardés par une atlante bègue
le delta de tes yeux évente
la commune grisaille assiégée
d'aboiements silencieux
aux cent bras aux mille mains
lentement décrispés
par le mouvement d'un nuage
si telle vie sûrement
s'y love


A même la gaze de tes poumons
d'invisibles vomissures
avec le bourdonnement du vent
perçu à l'intérieur de sa propre distance
sans pouvoir autrement qu'effleurer
l'or des syllabes quand le songe
en son soupir semble suivre
le dessin des lèvres


Et vertes les eaux sur la porte de verre
effaceront l'image qui est 
parmi les hautes herbes réfléchies
la seule inconnue
elles effaceront d'un trait
ce dont dénué tu voulus
t'empoisonner les sangs

Daniel Martinez

 

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