"Entre les mondes un à un traversés"
Voyez la fougère dont le mouvement en dit long
sur la vague nombreuse qui agite
toute la crinière végétale
sur la grande allure
des bois jeunes qu'appellent
l'odeur de résine les marbrures entrelacées
du sommeil et du rêve vigile
ces répliques de nous-mêmes
dans l'intime phrase que chacun sait
oublieuse des blessures et tourments
si vifs pourtant derrière l'horizon ouvert
entre les mondes un à un traversés
Voyez l'écheveau que conduisent
de subtiles matières jusqu'aux portes
de la perception et sur la poussière de l'échelle
grandir la beauté mortelle en quête de réponse
et le chant venir se poser
aux confins du feuillage
sur le globe coloré
vers tout ce qui fait signe encore
à tes épaules dans la pénombre de la chambre
se tiennent immobiles dans le silence
images et visages d'un voile aux mille bouches
où se poursuit le futur aux dictions divinatoires
Daniel Martinez