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  • "Diérèse" numéro 15, septembre 2001, 200 pages, 5,34 €

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    Diérèse en était à sa quatrième année d'existence. A l'époque, la Bibliothèque nationale de Londres décidait que, faute de place et d'argent, les livres jamais consultés seraient envoyés au pilon ; ladite bibliothèque faisait dans le même temps appel aux lecteurs français pour parrainer des livres du domaine francophone menacés d'extinction.
    Et puis le talentueux traducteur Bernard Simeone s'éteignait, le 13 juillet 2001, à l'âge de 44 ans. Traducteur de Mario Luzi, qu'il admirait et que le poète italien tenait en grande estime, Simeone avait fondé en 1988, chez Verdier, la collection "Terra d'altri", permettant au lectorat francophone de découvrir des écrivains italiens d'importance. Dans son Anthologie de la jeune poésie italienne, il insistait sur la "lisibilité de cette poésie", qu'il attribuait au fait que ces "poètes qui comptent aujourd'hui en Italie ont su dépasser (parfois en le niant, parfois en l'intégrant) l'héritage paradoxal des avant-gardes".

    Dans ce numéro 15, on pouvait lire des traductions alors inédites de Leopoldo María Panero, par Luc Demeuleneire. Ce poète, mort en hôpital psychiatrique, est ainsi présenté dans l'"Histoire de la littérature espagnole", aux éditions Critica :
    "Panero (Madrid, 1948, Las Palmas de Gran Canaria, 2014), de par des circonstances personnelles qui transparaissent en permanence dans son œuvre, est un cas à part parmi les poètes contemporains. Maudit par nécessité, déchiré, chaotique, il a fait de la folie et des théories psychiatriques les protagonistes de son œuvre. (...) Certains critiques considèrent sa trajectoire poétique comme l'une des expériences esthétiques contemporaines les plus radicales." 
    Voici, extrait de "Ainsi fut fondée Carnaby Street", livre paru en 1970, le poème retenu par Diérèse opus 15 (pages 158-159). Ce texte, l'un des meilleurs du poète, est dans la lignée des écrits de Philip Lamantia (cf Diérèse 46, oct. 2009, pages 110-116) :

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  • "Diérèse" 26, juin 2004, 240 pages, 7,71 €

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    Diérèse en était à sa septième année, le prix de vente du numéro se voulait attractif et un peu mystérieux, avec ce dernier centime ajouté !, pour éviter le compte rond. La première de couverture avait intrigué Georges-Emmanuel Clancier, une route vue de haut, sans un seul véhicule, qui file entre champs jusqu'aux proches reliefs. Il est vrai qu'une idée d'élévation y était sous-jacente. En fait, le dessin avait été réalisé par Pacôme Yerma d'après une photographie prise lors d'un voyage en Espagne ; c'est à mon sens l'une des couvertures les plus réussies de la revue, avec comme "point d'appui" si je puis dire, le réel, pour ne pas dire la Nature, avec laquelle nous avons si mal composé, ici en majesté.
    L'exergue était une citation choisie d'Edmond Jabès : "L'écriture est gageure de solitude ; flux et reflux d'inquiétude." C'est une dimension que l'on oublie quelquefois de mentionner : l'inquiétude et le stress, ce bon stress mobilisateur, propre à générer le meilleur, dans l'attention portée aux fragments de vie qui traversent l'écrivant - derrière la mobilité de leurs différents visages, leur valeur propulsive, à saisir au vol en quelque sorte, au risque de les perdre. L'inquiétude dont il s'agit est donc double : elle est celle qui permet de créer et par ailleurs de recueillir, de sauvegarder les traces laissées par ce qui n'a pas de nom, l'innommable, que le poète porte en lui et consigne par l'écrit.

    Pour cette livraison, avait été invité le poète allemand Reiner Kunze, célèbre dissident ayant quitté l'Allemagne de l'Est en 1977. Né le 16 août 1933 dans le Erzgebirge, il fait ses études à l'université de Leipzig. A partir de 1962, il se consacre entièrement à l'écriture. Reiner Kunze est lauréat du Prix Trakl, du Prix Büchner (1977) et du Prix Hölderlin (1999). A l'occasion de la Journée de la poésie 2004, il a accepté de répondre aux questions de Michael Ragg, dont voici des extraits, dans une traduction de Françoise David Schaumann et de Joël Vincent :

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  • "L'homme-joie" : Christian Bobin, éditions L'Iconoclaste, août 2012, 192 pages, 17 €

    Un livre de Christian, parmi les cinquante et quelques publiés (je n'ai pas retrouvé par exemple dans sa bibliographie "Dame, roi, valet", qui vit le jour aux éditions Brandes) tout simplement remarquable, avec des incursions manuscrites de l'auteur, que l'on ne présente plus. Un écrivain qui déplaît à ceux qui lui reprochent son spiritualisme, une optique assez mal vue par les temps qui courent, adulé par les autres pour ce que ses mots, ses mots si simples véhiculent, de poésie d'abord, pour magnifier notre présence au monde, à l'être, sans faux-fuyants, mais nés des expériences émotionnelles de celui qui les a ressenties, de celui qui a pris le risque d'exposer a naked thinking heart selon la belle formulation de John Donne.
    Un peu comme les remous dans le courant ouvrent sur un dénouement renouvelé, où serait livrée au lecteur l'essence même de la littérature, parée de ses lettres de noblesse.

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