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Diérèse et Les Deux-Siciles - Page 82

  • "La Grille", de Pierre-Louis Humbert, éditions Ramsay, collection Mots, 23 janvier 1981, 224 pages, 7,93 €

    Né en 1952, Pierre-Louis Humbert a vécu six années en Afrique. Il y a étudié, participé à des missions, mangé du "cœur de singe". Psychologue de formation, il écrit des textes de publicité et collabore à une encyclopédie de géographie humaine. Il a travaillé pendant trois ans dans une clinique de psychothérapie lacanienne, satellite de la Borde et théâtre de son premier roman, "La Grille". "Homme blanc, long nez" est son second roman, qui lui se passe en Afrique, édité de même chez Ramsay, en janvier 1984. Plus de nouvelles parutions à signaler depuis cette date, de cet auteur des plus discrets.
    ... En entrant dans l'univers si particulier de "La Grille", on y découvre que le Loir-et-Cher est constellé de cliniques psychiatriques new look. Et parfois une grille s'entrouvre pour laisser passer un élu, un apprenti thérapeute en quête gourmande de stage. Une fois accepté dans l'enclos, l'heureux élu apprendra à "faire la Grille", qui cette fois consiste à en organiser le fonctionnement institutionnel, avec ses amours et ses tortures, ses tendresses et ses rituels : un portrait sans complaisance des aventures de la déraison, un récit épique, tantôt drôle et tantôt à pleurer, des enchaînements "maudits" de la Folie.

     

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  • Une lettre inédite de Paul Verlaine à ses éditeurs

    En novembre 1893, un banquet est organisé en l'honneur d'Emile Zola, festivité à laquelle est convié Paul Verlaine. Vous pouvez voir ci-dessous, dessiné par Dante Paolocci, le banquet des journalistes et le concert de l'association artistique en l'honneur de l'auteur de Germinal, à Rome.

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    Dessin de Dante Paolocci


    Soigné à l'hôpital Broussais, Verlaine écrit depuis ce lieu même à ses éditeurs, le 29 juin 1893, pour les solliciter afin de pouvoir répondre favorablement à l'invitation. Ce, sur un feuillet double de papier à petits carreaux, une lettre écrite à l'encre brune. Sans se montrer trop pressant, Paul Verlaine minimise à dessein les soucis de santé récurrents qui l'affaiblissent et finiront par lui coûter la vie, le 8 janvier 1896. Voici :

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  • "Au miroir des mots", de Lionel Ray, avec 5 acryliques de Lydia Padellec, éditions de la Lune bleue, 16 pages, 50 exemplaires, décembre 2012

    Ayant participé par deux fois à Diérèse, dans ses numéros 40 (avril 2008) et 54 (octobre 2011) Lionel Ray, né en 1935, vit à présent retiré à Saint-Brieuc. Avec 36 livres parus, la plupart aux éditions Gallimard, dont Souvenirs de la maison du Temps (en 2017) son dernier recueil en date, Lionel Ray, pseudonyme de Robert Lohro, s'est aussi intéressé de près à la poésie bengalie, initié en cela par son épouse Sumana Sinha, une romancière et traductrice franco-indienne originaire de Calcutta : citons ici 12 poetas bengalis (éd. Lancelot, 2006), Tout est chemins, éd. Le Temps des cerises, 2007, deux anthologies de poésie bengalie écrites en collaboration avec sa femme.
    Le numéro 13-14 de la revue Incendits, hiver [décembre] 1986-1987, intitulé : "Lionel Ray" et donc consacré à cet auteur, fait référence.

    Au sujet de l'œuvre de Lionel Ray, ce qu'a écrit Francis Wybrand :

    Si "mutation et métamorphoses" sont les termes élus par Lionel Ray, ils peuvent aussi servir à approcher un travail qui, à l'écart des théories, a cherché à éviter les retours nostalgiques à l'académisme comme la fuite en avant dans le formalisme. Le lyrisme qui caractérise son œuvre est tout sauf facile : les élans spontanés de la subjectivité sont ici constamment brimés par un travail sur la matière même du langage. Le sujet qui parle ou qui chante n'oublie jamais qu'il parle de quelque chose, du concret du monde, et que ce qu'il dit s'adresse toujours à quelqu'un, ce destinataire inconnu, anonyme qu'est le lecteur. Les mots simples, les syntaxes accordées au rythme de la prosodie laissent transparaître le sens, le font jaillir dans des coulées heureuses, non exemptes d'inquiétudes. Comme un château défait (1993, prix Supervielle en 1994) et Syllabes de sable (1996) disent avec pudeur l'irréparable, l'ineffable perte" : "Ce désarroi des pas d'avant / sur des chemins jamais aboutis : / maison des vents, maison d'absence..." C'est de l'intérieur même du chant que se disent les ruptures (Entre nuit et soleil, 2010). Ce n'est certainement pas un hasard si, en 1976, Lionel Ray a consacré un essai à Rimbaud : la poésie, à défaut de "rythmer l'action" ou de la devancer, accompagne les hommes, intensifie leur séjour, refuse tricheries et stratagèmes. Lionel Ray se sent proche d'auteurs comme Supervielle, C. Milosz, Aragon, mais aussi Michaux, auquel il a consacré un Tombeau (dans Une sorte de ciel).  


    Francis Wybrand

     

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