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  • "Une langue heureuse", un poème de Daniel Martinez

    Et voilà que tout ce temps passé
    rappelle à lui des géographies intactes
    ouvre des flambeaux de nuit sur les murs
    frémissant sourdement sous la pression
    de multiples doigts mouchetés
    par les feuilles
    couleur d'étincelles     
    les épines des buissons

    devenues bleues comme l'acier
           à longue voix couraient depuis le fond du val
    jusqu'aux abords du grand pic
    la douceur et la folie mêlées

     

    Ainsi le réel se dédouble
    disperse ses brindilles à tous vents
    calligraphie les lèvres et les parois du vide
    au fil du moindre souffle
    une part de nature du chaos
    ce qui est à transmettre à détruire à remettre
    à la prochaine pluie à l'argile de la montagne
    tout se répercute une touche passe
    suivie d'une autre là tout se multiplie
    en un courant somptueux

    qui respire vers l'intérieur et l'extérieur


    Avec les bancs de vase aux pieds des aulnes
    lueurs sourdes éclats scintillants
    avec ces atomes dont le poème joue
    et l'humeur fuyante du jour
    où l'on verrait naître plus encore
    l'objet même d'une langue heureuse
    le rouge du sang sur un visage clair
    creusant le filon trouvé
    comme mis en musique
    plein de force pure
    contractant l'eau dorée
    et les racines de l'éclair



           Ainsi dansent se complaisent
           les abeilles des pensées
           bouleversées

    Daniel Martinez

  • "Charrue", de Robert Pinget, Les éditions de Minuit, 7 mars 1985, 80 pages, 30 F.

    Né le 19 juillet 1919 (symbolique des nombres), Robert Pinget est un romancier et auteur dramatique d'origine suisse.
    Après avoir terminé des études de droit, il exerce le métier d'avocat à Genève durant un an. Il quitte la Suisse en 1946 pour Paris, où il entre aux Beaux-Arts.
    Il publie son premier ouvrage, Entre Fantoine et Agapa en 1951. En 1952, Robert Laffont publie son premier roman, Mahu ou le Matériau, sous l'impulsion de Georges Belmont. Ensuite c'est Le Renard et la Boussole chez Gallimard, en 1953, grâce au soutien d'Albert Camus, Alain Robbe-Grillet et surtout Samuel Beckett, qui restera un grand ami de Pinget, le conseillent à Jérôme Lindon, patron des Éditions de Minuit. Graal Flibuste paraît donc chez Minuit en 1956, après avoir été refusé par Raymond Queneau chez Gallimard. Désormais, Minuit sera l'éditeur de Pinget.

    Deux ans avant d'acquérir la nationalité française, il s'installe, en 1964, en Touraine, dans ce qu'il appelle sa « chaumière », où il écrira la plupart de ses livres. Il y construit une tour, et invente ce qui est considéré comme sa « dernière veine », à savoir la série des « carnets », dont la parution commence en 1982, avec la publication de Monsieur Songe, du nom de ce personnage vieillissant dont Robert Pinget n'a jamais nié qu'il était une forme d'alter ego.
    Peu après le colloque qui lui est consacré à Tours, en 1997, il succombe à une attaque cérébrale dans cette même ville, le 25 août 1997.

    Voici un extrait de Charrue, deuxième (après Le Harnais) de ses cinq carnets parus aux éditions de Minuit :

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  • "Le Grand Escroc" (Confidence Man and his Mascarades), d'Herman Melville traduit par Henri Thomas, Points Littérature, Le Seuil, 1984, 395 p., 31,50 F.

    Le Grand Escroc est le dernier roman que Melville publia de son vivant, le dixième en onze ans. Après la publication de ce roman, Melville s'est détourné de l'écriture professionnelle ; il est devenu conférencier, racontant principalement ses voyages à travers le monde et plus tard, pendant dix-neuf ans, il devient un fonctionnaire fédéral. Il a continué à faire de la poésie, mais n'a publié aucun travail de prose majeur après L'Escroc. Billy Budd, le roman trouvé parmi ses papiers après sa mort, n'a été publié qu'en 1924.

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    Voici pour vous, la recension de Claire Parnet, qui vous présente ici ce livre d'exception, dont je ne saurais trop vous conseiller la lecture :

     

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