"Sans une ternissure", poème
Près de l'ombre fendue par la beauté des grilles
de la demeure où se perdre
méandres du feu que le soleil dispense
jusqu'aux pieds des rosiers
gravés sur la porte-fenêtre
puis derrière dans le cercle immobile du bassin
par intervalles plus clair et plus vif
des herbes flottaient là nageant dans les regards
innervaient déjà nos membres
une tiédeur rapportée
au terreau que les mains nues fouillaient
jonché de grumes pour y découvrir
l'arc du pauvre dieu entre les strophes
entre les lignes improvisées du poème
c'était l'été au-dessus de nos têtes
dans l'air sucré mêlé à la paix des choses
à leur grandeur à leur mystère
avec une spontanéité glissante si naturelle
qu'elle dépassait tout étonnement
et recomposait couleur sur couleur
les chaînons manquants de la vie
Daniel Martinez