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  • "Neurophilosophie du rêve", de Claude Debru, éditions Hermann, 398 pages, 198 F

    Une lecture de mes vacances, qui a retenu toute mon attention, selon l'expression consacrée. Vous n'êtes pas sans savoir le respect que je porte à toute la partie onirique de notre existence, qui dérange notre armature logique et nous met en présence de ce que Gérard de Nerval, dans Aurélia entre autres, évoquait comme le franchissement de "portes d'ivoire et de corne". L'approche psychanalytique est insuffisante, et les surréalistes, qui sont friands de ces images générées par notre cerveau de nuit (n'enterrons pas, je vous prie, bien trop vite ce courant : le surréalisme, qui continue de vivre de sa vie propre, en marge des produits finis (à tous les sens du terme) servis par les grandes maisons d'édition).

    ... Des nouvelles du prochain numéro de Diérèse, le quatre-vingt-cinquième ? Il est en bonne voie et devrait sortir en octobre comme prévu. Les mois de juillet et d'août m'ont permis d'avancer l'ouvrage, fort de ses 326 pages, avec une belle surprise au sommaire. Encore un peu de patience donc. Amitiés partagées, Daniel Martinez

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  • "La Foudre", de Lydie Dattas, éditions Mercure de France, 128 pages, 14,50 €

    Par Christian Bobin

    Il n'y a de vérité que dans l'élan.


    Dix ans après, allégée de sa cargaison d'adjectifs, la barque d'or de "La Foudre" accoste au rivage des librairies. Montons à bord. En dix ans le monde s'est enténébré et les visions délivrées par cette écriture sont porteuses de remèdes. "Pas moi" fut la parole de la fillette de quatre ans quand sa mère actrice, décidant de commencer une carrière en Angleterre, emporta toute la famille dans la tornade de son angoisse. La grande sensibilité n'est parfois pas séparable de la grande psychiatrie. L'exil frappa au cœur ses trois enfants couverts de dons, et son mari, compositeur, titulaire du grand orgue de Notre-Dame que par amour il quittera. La petite "Pas-moi" grandit à l'intérieur de ce faux calme qui est au centre d'un cyclone. Elle y vole de merveilles en merveilles : son goût surpuissant de la vie fait d'elle l'héroïne du premier livre cartonné qui l'a éblouie, "Les Mille et Une Nuits". "La Foudre" est "Les Mille et Une Nuits" en miniature. "J'aimais tellement la vie, dit Lydie Dattas dans son "Carnet d'une allumeuse", que j'aurais pu en mourir. Percé de soleil rouge mon verre de grenadine m'était une Sainte-Chapelle." Elevée dans le froid des églises sous les stalactites des orgues, elle sera attirée par l'archétype contraire, un antidote : le Cirque d'Hiver de Paris.

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