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  • "Par qui", un poème de Daniel Martinez

    Tu le revois sous la cassure de l'orage
    une évanescente main de cartes
    passée entre les doigts l'écho d'un rire
    comme si ce n'était pas toi l'adolescent
    nos visages se touchent mais aucune parole
    ne vient enluminer les herbes de juillet


    Villes d'or assoupies cités imaginaires
    qui furent accordées
    aux yeux ronds des oiseaux 
    est-il même certain que d'éclats en éclats
    entrevus dans ces moments où
    la contemplation absorbe 
    la pâleur qui s'élève 
    une promesse peut-être
    lancée à la va-vite
    noyée dans l'ocre du mur
    soit réelle puisse infléchir le chemin
    pour le sublimer plus que l'identifier


    Lui s'élançait dans le paysage flou
    désireux de repousser l'échéance
    le demi-jour cendré
              il avait fini par regagner
    le pays de ses lectures
    quand des perles filaient
    sur le bois des fenêtres
    derrière feuilles ronciers
    lianes rideaux de lierre
    roulaient sur des photographies
    à bordures dentelées
    avec cette couleur étrange
    que prennent les iris
    remis à l'espace      dissocié du temps

    Tu le revois au pied des trois jarres 
    laissant mûrir les minuties et le grandiose
    sans renier l'assise le syllabes de l'eau
    l'haleine même des mousses sur la pierre
    comme au fond du texte voyage l'inscription
    qui serpente et se perd
    fait germer l'infime phrase
    que d'invisibles fils arrachent à la mémoire
    entre le ferme le mouvant


    alors eux deux s'arrêteront là
    sans plus ni moins
    que l'esprit d'aventure
    propre à ceux qui ont voulu
    se reconstruire avant de ne plus se dire


    Daniel Martinez
    le 20 / 7 / 25