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"La langue des chemins", un poème de Daniel Martinez

Au ponton d'une rime
sur la table de verre tu écoutes
bruire la solitude des jours
mes mains en toi renouvelées
abordent la langue des chemins 
et le mufle luisant des roches
touchent aux confins
les plus reculés de la conscience
peignent l'imaginaire
de cet absolu

Ce sont là-devant
offertes     en attente
peintures d'Italie claires
une troublante dérive vers
ces toiles de Nicolas de Staël
peintes lors de son voyage en Sicile
toute chronologie leur est inutile
ce qu'elles donnent creuse la durée
au gré de l'histoire
d'une œuvre à l'autre reproduisent
le même immobile
frémissement


Frère poète qui répondait
au nom de Paul Engelibert
tu t'es pareillement défenestré 
un jour de décembre
et le bleu se fit bas
sur l'huile du soir naissant
l'horlogerie des particules
avait trouvé sa proie
en un monde qui fait sien
l'extrême que l'on ne peut élider


Daniel Martinez
27/10/24

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