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"L'étoile sœur", poème de Daniel Martinez

Souviens-toi semble dire la source
qui crépite au sortir de la pierre
pendant que tremble la mémoire
oui c'est par ici tout près
que soleils et pluies font leurs gammes
tour à tour, c'est ici que le feuillage
découvre l'ordonnance des choses
où que tu fus le doigt pointé sur rien
sur les pays de la chaleur
parus à l'horizon tout est bien
(terme de nos échanges)
d'un seul tenant s'enfoncerait
doucement dans les lentilles d'eau
sous un angle du toit 
tout est bu nous fait signe
un monde qui naît et qui meurt
les herbes de juillet se sont inclinées
comme le jour au fin fond de la terre
une vieille roue dans un pré retrouvée
lit l'avenir paroles et plumes
lampes cris blessures inavouables


souviens-toi de la rosée d'un texte
celui du poème sous un bloc sale et compact extirpé
s'enroulant à l'ourlet de ta voix
dans l'air monumental ces perles jetées
derrière la porte lourde
que nul n'osait pousser
c'était l'étirement des bras du chêne
l'ampoule nue au bout d'un fil
elle qui fume quand vrille l'écho
au cœur d'un filet d'étincelles
tu es là cherchant l'étoile sœur
entre mille et cents miroirs énigmatiques

 

Daniel Martinez

 (19/8/24)

 

 

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