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"L'ombre de la montagne", poème de Daniel Martinez

Maintenant que l'ombre de la montagne
avait éclipsé mon campement
et que le mince filet d'eau à deux pas
s'était délivré de ses petites médailles d'or
tout donnait l'impression d'un calme absolu
à la pente avec au bas de la vallée
les toits de lauze que la pluie
avait lavés quelques heures avant


Une tiédeur semblait avoir infiltré
l'épaisseur des choses
il était temps de s'éloigner à présent
que les conifères fumaient de concert
avec l'odeur de la terre mouillée
les premiers névés où le pied enfonçait
jusqu'à la dernière page des géographies d'enfance
mes tempes en restaient douloureuses
          la bordure du volet avait perdu son orangé
mais cette souffrance légère diffuse
n'avait rien d'un adieu à un autre monde


Elle en avait gardé les traits jusqu'à la transparence
d'une foule d'atomes jamais pressés de conclure
c'est un peu de ta voix qui continue de muer
un peu de ces ramures émerveillées
qui paressaient l'œil béant
et l'illisible chimère
d'un chemin de crête
à emprunter
ouvert à la hiérarchie des dieux

qu'Hésiode dans sa Théogonie
voulait fidèle à l'écho des sphères
à la vacance d'un âge
sans horloge aucune

 

Daniel Martinez

(20/8/24)

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