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"Aux confins", poème de Daniel Martinez

L'appui de la fenêtre garde les pierres tièdes encore
la chaleur maintenant diffuse a fait trembler les collines
elle voit devant elle sa vie défiler
un voile mauve sur la langue
les sables d'un feu sans brûlure


L'air remue très loin selon un rythme parfait
et la voix des vents s'enroule à même
l'haleine bleue régnante
sous le cri pincé d'un martinet
c'est l'heure du passage
l'heure où l'encre sur la page blanche
boit la manne de la saison


Elle se penche sur la table
et de ses mains voyeuses
dessine l'ombre de son premier amour
ses doigts transparents
fouillent le buisson de sa chevelure
les linges secrets du corps
se font vies simultanées


L'horizon sans appui
rappelle à lui les orges ici et là
insinue entre ses joues
et le mur de ciment rose
le suc d'un raisin généreux

Marie-Aude revoit précisément
paumes en alerte
la langue du cresson 
et sent la mince horloge des rides 
au tambour des tempes
ébaucher le hasard à grands traits


La caverne du cœur
dévorée de l'intérieur
tient le nid au plus haut
ailleurs selon le peu d'ici
soulevée par des châteaux enrochés
chevilles déliées il n'est plus rien qui puisse
la soustraire aux désirs d'être
un peu plus que la plus inachevée
des théories du ciel


Daniel Martinez
(15/8/24)

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