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L'appui de la fenêtre garde les pierres tièdes encore la chaleur maintenant diffuse a fait trembler les collines elle voit devant elle sa vie défiler un voile mauve sur la langue les sables d'un feu sans brûlure
L'air remue très loin selon un rythme parfait et la voix des vents s'enroule à même l'haleine bleue régnante sous le cri pincé d'un martinet c'est l'heure du passage l'heure où l'encre sur la page blanche boit la manne de la saison
Elle se penche sur la table et de ses mains voyeuses dessine l'ombre de son premier amour ses doigts transparents fouillent le buisson de sa chevelure les linges secrets du corps se font vies simultanées
L'horizon sans appui rappelle à lui les orges ici et là insinue entre ses joues et le mur de ciment rose le suc d'un raisin généreux Marie-Aude revoit précisément paumes en alerte la langue du cresson et sent la mince horloge des rides au tambour des tempes ébaucher le hasard à grands traits
La caverne du cœur dévorée de l'intérieur tient le nid au plus haut ailleurs selon le peu d'ici soulevée par des châteaux enrochés chevilles déliées il n'est plus rien qui puisse la soustraire aux désirs d'être un peu plus que la plus inachevée des théories du ciel