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"Avec ce qui adviendra"

La rivière prend parure de flammes sous les branches
bloc de lumière jamais touché
le temps battait des ailes
en te laissant croire à la grâce
inépuisable du poème
aux syllabes fragiles qui s'éprendraient
des mots de celui qu'elles écoutent
sur le sable des nerfs les minutes s'enchaînent
et les monuments dressés ici et là
s'enfoncent
dans les lentilles d'eau
tu passes et regardes
ainsi le vide se défaire
des plus lointaines îles

La rivière sous la coupe de cristal bleu
est lente à se mouvoir
elle jette aux vitres de la ferme voisine
des serpents d'écume
où tremblent les lois du vent
et de ses yeux craintifs engage le dialogue
avec ce qui adviendra
le brusque saut dans l'inconnu
cette part de nous-mêmes
arrachée au vouloir libre
qui saisit tout un chacun
dans l'ombre qui s'allonge
brillante comme un astre
infiltré dans les plis du grenier


Daniel Martinez

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