En ce deuxième jour de l'année 2023, je vous présente à toutes et à tous mes Vœux les meilleurs.
Ce n'est pourtant ni le cœur ni l'esprit tranquilles que j'écris ceci, préoccupé à plus d'un titre par le monde nôtre, "cette pérenne branloire", comme le notait déjà en son temps Montaigne.
Faute de, certains s'interrogent : n'y aurait-il de stable que le fait d'écrire, comme qui dirait témoigner, autant pour soi que pour les autres, et la vocation de l'homme serait-elle donc, en relisant à l'occasion nos livres d'histoire, de s'entredéchirer, de siècle en siècle et plus violemment encore de nos jours, au risque d'anéantir à terme la terre entière qui nous porte ? Tout est-il joué d'avance ? Au vrai, je ne le pense pas, si l'intelligence reprend le pas en parvenant à réduire dans un premier temps les appétits guerriers caractéristiques de l'année qui vient de se terminer, où les mots mêmes des instances dirigeantes en arrivent à justifier l'inacceptable comme dans les temps anciens les casse-têtes faisaient taire les récalcitrants.
Mais pas seulement : l'intolérance sous toutes ses formes, et pas seulement guerrière, dérange plus que jamais la paix civile en de nombreux endroits du globe, blesse et le corps et la raison, inversant la logique même d'un édifice en construction permanente qui devrait d'abord nous élever, en réouvrant des horizons nouveaux où l'humanité, le facteur humain précisément ne perdrait pas ses marques, ni son humilité originelle, où la noblesse de cœur aurait le premier mot. Car le pouls réel de l'homme dans l'univers est, in fine, à retrouver. Et lui ne se prête pas aux jeux des pouvoirs de toutes sortes que les uns s'octroient au détriment des autres, persuadés qu'ils sont de la justesse de leurs visées, en reléguant au second plan la vie humaine. Mais à la Vie, permettez-moi je vous prie de mettre la majuscule !...
Gabriel m'écrivait hier : "Au-delà des violences, des intolérances, des régressions, des brutales idioties de toute sorte que nous voyons et entendons près de nous, efforçons-nous de nous agripper, comme vous l'écrivez, à des 'miettes d'empyrée'. Votre revue affiche cet humanisme, à la fois humble et chargé d'une lumière qu'il nous faut propager, aujourd'hui, demain et toujours."
Amitiés partagées, Daniel Martinez
Les idées dansent
l'eau bondit par les pierres
décalque ses prunelles
entre miettes d'empyrée
et dilutions d'ailes
qui se cherchent
un point d'ancrage
dessous la peau du Regard
la vie continue de battre
malgré... tout
D.M.