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Alberto Giacometti : La Main, 1947
Les mains sont singulières
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"Une vie ne suffit pas"
Plongeant sur le Léman
mille aiguilles d'acier
mille vaguelettes induites
par ce qui n'a pas de nom
soupirent dans la brise
porteuse d'échos
l'air et la flamme ainsi s'étreignentLe tilleul qui s'étire
nous comble de sa sollicitude
comme s'il redessinait la lumière ténue
qui filtre des nuages
reflétée par l'autre versant
ses cyprès en torche
ses peupliers d'Italie
enroulés sur le dernier soleil
à même le rayon vert
du crépuscule qui s'annonceSillage de moins en moins distinct
quelque part un combat s'achève
un peu d'or se glisse encore
dans les veinules d'un paysage brouillé
à écouter les images
venues couvrir d'une ombre lucide
la trace de nos pas
où se confondent l'extrême hier
et le tout proche demainDaniel Martinez